#1980

Lectures du début d’année: une relecture, en fait, et un peu de psycho-géographie.

Dans ce deuxième cas, il s’agit d’un petit livre conseillé dans un commentaire ici-même par Jean-Jacques Régnier, Un Livre blanc de Philippe Vasset (Fayard, 2007). L’auteur, géographe de formation et fasciné par les cartes, a décidé d’aller identifier et explorer la zones blanches sur les cartes de la proche banlieue parisienne. Des endroits que les cartographes ont laissé vierges, faute de savoir en décrire le contenu fluctuant et souvent à l’état de friche. Et Vasset lui-même a hésité entre plusieurs approches, pour donner un sens à sa démarche et justifier, en quelque sorte, ses promenades. C’est tout cela qu’il nous confie, dans une prose très belle, blanche et hésitante comme les zones qu’il explore. Il faudrait que je trouve le moyen d’exprimer le plaisir que je ressens à lire ce type de récits, si subjectifs, qui participe bien sûr de celui que j’ai à mener aussi ce genre de dérives, comme disaient les situationistes.

Ma relecture, c’est celle d’un thriller anglais, Dispossession de Chaz Brenchley. Je crois que cet auteur n’a jamais été traduit en France, ce roman date en tout cas de 1996. L’envie m’a pris de le relire car j’y repensais (preuve que les images qu’il recèle furent pour moi marquantes) et j’ai réalisé que j’avais tout à fait oublié les tenants et les aboutissants de son intrigue. C’est l’avantage de ma médiocre mémoire: ainsi puis-je relire des romans sans en savoir la fin! Et je le redécouvre, aussi séduit que la première fois. Un avocat ayant perdu trois mois de mémoire, durant lesquels il a soudain changé de vie de tout au tout; son amitié avec ce qui semble bien être un ange; son implication dans un complot… Captivant, et littérairement superbe.

Une réflexion sur « #1980 »

  1. Pour Brenchley, c'est pourtant pas faute d'avoir poussé à la traduction des tout à fait sympathiques Dispossession, Dead of Light ou Light Errant. Mais j'ai pas eu d'écho…

    Ses fantasy actuelles (la trilogie Outremer, ou ses romans asiatiques publiés sous le pseudo de Daniel Fox, avec un genre de bit lit/fantasy urbaine, seulement annoncé, Desdaemona par « Ben Macallan ») sont un peu vagabondes, mais pleines de charmes.

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