#20

Après ce mouvement de mauvaise humeur, si je revenais à ce cher Anthony Trollope?

Recoupant mon goût pour la fantasy la plus moderne et pour l’oeuvre désuète de Trollope, il existe un mouvement littéraire nommé The Young Trollopes. Ses membres, qui sont plus ou moins les Scribblies (la mouvance littéraire & fantasy de Minneapolis, dont font partie par exemple Stephen Brust, Pamela Dean ou Terri Windling), déclarent qu’il s’agit de:

a group of writers who write and publish character-driven fiction: we are dedicated to the concept that « plot » is not just a sequence of technicolor events; in our terms, the most engaging plot is made up of action that grows out of the personalities and choices of our characters. We take our name from the Patron Saint of Cool Fictional Characters, 19th-century novelist Anthony Trollope.

Et d’expliquer en quoi leurs oeuvres, généralement peuplées de personnages réalistes, et utilisant des modes de construction et de narration assez inhabituels et/ou allant au-delà de ce que l’on trouve le plus souvent en SF/fantasy, héritent de Trollope… Lisez leur manifeste! Loin de prétendre révolutionner les lettres contemporaines, ni même de vraiment s’ériger en mouvement réellement construit, il s’agit d’une tentative pour faire réfléchir auteurs & lecteurs, et pour faire un peu avancer la manière dont les « littératures de l’imaginaire » sont perçues par les uns et par les autres. En cela, les Young Trollopes bougent dans une même direction que ceux qui parlent de « fusion » des genres, par exemple — une question faisant pas mal réfléchir actuellement, notamment en France. Sur le même site (Endicott Studio), Terri Windling avance aussi des arguments pour parler de « littérature interstitielle ». Sous la boutade, quelques pistes intéressantes pour le lecteur curieux & défricheur des limites…

Et puis pendant que j’y suis, un chouette site consacré à Trollope, avec des articles sur tous les aspects de son oeuvre, ses thèmes, son époque, et une intéressante petite biographie.

#19

1997: Joe Haldeman publiait une version complétée & retravaillée de son chef d’oeuvre, La guerre éternelle (souvent coupé/tripatouillé par ses éditeurs successifs).

2001: l’éditeur français J’ai Lu réédite La guerre éternelle pour la ixième fois, et ce toujours dans la même vieille traduction de 1976 d’une des versions abrégées qui circulaient à l’époque.

Dans un même temps, la collection rivale, « Folio SF », fait retraduire des titres classiques du fonds PdF — parce que lesdites traductions laissaient souvent beaucoup à désirer… Ainsi des Dieux eux-mêmes d’Asimov, des Cantiques de Leibowitz de Miller, de La cité et les astres de Clarke, du Pélerinage enchanté de Simak, pour ne citer qu’une poignée de titres à sortir l’an prochain. De la différence entre un éditeur ayant une exigence littéraire, et une maison… aux soucis plus simplement commerciaux, disons…