#34

Je suis écoeuré.

Passé le choc de l’acte terroriste, sa monstruosité dépassant presque l’imagination, et en tout cas l’entendement, que reste-t-il?

La manière révoltante dont la télé gère l’info et les images. Une manipulation médiatique qui n’a d’autre but que de nous atteindre émotionnellement, nous faire craquer! Presque pas d’information: plus qu’une sorte de vaste chantage affectif…

Je suis écoeuré par ce matraquage… Et que je te baratine sur les minutes de silence, et que je te tartine sur l’émotion mondiale, et que je te ressasse les images insoutenables, et que je te recherche tous les témoignages les plus poignants, les plus larmoyants, les plus éprouvants…

Je ressens une véritable nausée à l’idée d’allumer la télé pour le journal de 20h (et en cela, je retrouve un sentiment que j’avais éprouvé lors de la guerre du Golfe)…

Il ne s’agit plus que de propagande. C’est déloyal, inique, indécent, révoltant — et terriblement dangereux.

#33

Et pourtant la vie continue.

Dérisoire, sans doute, mais nécessaire. Cette nuit j’ai mal dormi — simplement parce que je devais conduire ce matin ma chatte, Nina, chez le véto afin qu’il l’opère. Idiot, n’est-ce pas? Si peu de chose… Et cependant, j’ai hâte de récupérer la petite bête, en fin d’aprés-midi…

Et côté lectures? Je continue The Spell d’Alan Hollinghurst, de la littgen gay. Avec un intérêt certain pour les personnages, mais un agacement non moins certain quant au style de l’auteur: c’est incroyable d’être aussi petitement méchant, cruel. Ce mec ne donne vraiment pas l’impression d’aimer ses personnages (qui pourtant sont bien vivants, touchants — même ce petit con de Justin —, et auxquels il s’est intéressé durant plusieurs années), et son approche de la vie me sidère par sa mesquinerie: il note tout le temps des petits travers humains, y porte une attention à la loupe tandis qu’il ne révèle jamais directement les très nombreux aspects positifs de l’existence… Tant de minutie dans les détails négatifs me fatigue un peu. Je ne comprends pas non plus comment un des critiques cités en couverture a trouvé le moyen de juger ce roman « funny »? Attachant, singulier, oui, mais pas drôle, ça non…