#76

Tiens, j’avais encore oublié! Bon, cette fois faut que j’en parle: lorsque j’avais évoqué le recueil Je pensais que mon père était Dieu de Paul Auster, j’avais songé à aussi parler d’un autre bouquin, assez similaire. Et puis ça m’est sortit de la tête. Puis lorsque ces derniers jours j’ai parlé de villes & de rêves, j’y ai repensé — et ai encore oublié.

The Tiger Garden est le titre de ce livre dont je voulais parler ici. A Book of Writers’ Dreams est son sous-titre, et il explique assez bien par lui-même de quoi il s’agit. Il est paru en 1996 chez le petit éditeur anglais Serpent’s Tail — et fut réédité aux USA l’année suivante, par la branche américaine de la même maison. Ses royalties vont à Amnesty International.

C’est Nicholas Royle, un écrivain britannique plutôt versé dans le fantastique, qui en a eu l’idée: réunir des témoignages d’écrivains sur leurs rêves. Nothing fancy, comme diraient les Britanniques: le principe était de ne pas faire de la littérature, mais de rédiger simplement, directement, un rêve. De manière brute, quasiment.

Le résultat est fascinant: 222 rêves. De quoi avoir le vertige! Nicholas Royle étant proche à la fois des milieux de la SF, de l’horreur et des jeunes auteurs/nouvellistes britanniques « branchés », les écrivains témoignant dans The Tiger Garden sont donc surtout représentatifs de ces mouvances-là — mais on y trouve en fait un peu tout le monde (anglo-saxons uniquement, à l’exception d’une note de Kafka, et du français Jean-Daniel Brèque — traducteur, & auteur d’une poignée de remarquables nouvelles fantastiques; mais cela s’explique: Brèque est surtout publié en Angleterre, curieusement). Quelques noms? Brian Aldiss, A.S. Byatt, Jonathan Carroll, Barbara Cartland (!), Jonathan Coe, Louis de Bernières, Chris Fowler, Nicolas Freeling, Neil Gaiman, Robert Holdstock, Michael Moorcock, Joyce Carol Oates, Geoff Ryman, Will Self, D.M. Thomas, etc, etc.

Ah, et puis pendant que j’y suis: dans le même genre, il faut aussi évoquer Le cheval blême, par David B. (chez L’Association, 1992). Les rêves (cauchemars, plutôt?) d’un auteur de bande dessinée (N&B, dans un style proche de Tardi). Là encore, une lecture qui fascine, dérange, ne laisse pas indifférent…

#75

Comment? Un dimanche et je ne me suis même pas donné la peine de poster quelque chose?

Ben non, en tout cas pas pour l’instant: je viens de terminer la maquette d’un bouquin (Étoiles Vives n°9, à sortir en janvier) — content d’être débarrassé de ce boulot assez chiant & dont je n’avais plus l’habitude — et du coup je continue un peu sur ma lancée. Je change la maquette du blog! Hum, vous trouvez ça comment? J’hésite encore…