#129

Fini de lire L’architecture du XXe siècle. Qui se corse vers la fin: vocabulaire & théories obscurs… Mais toujours des photos superbes & bien commentées. Quant à la traduction (de l’Allemand) elle oscille étrangement entre l’impeccable hyper-cultivé, avec vocables précis & même parfois précieux, et lourdeurs indigestes à la limite du compréhensible.

Mais l’un dans l’autre, un très chouette & passionnant bouquin, une somme utile & à mon goût pour se faire une idée assez « construite » de l’histoire de l’architecture depuis la fin du XIXe jusqu’à maintenant. De l’architecture « stylée », disons, des grands architectes reconnus — car point n’est mentionnée ici l’architecture profane, commerciale, qui a pourtant son intérêt: ainsi les mouvements Art Déco sont-ils quasiment passés sous silence, par exemple. Pour ce que j’en sais, le point de vue adopté par cet ouvrage demeure très « mode », très « culture officielle ». Mais on y trouve déjà l’essentiel, tout de même.

Sinon, commencé à lire La Douce empoisonneuse d’Arto Paasilinna — très amusant. À la fois léger et nasty.

#128

Hé bé ça y est: je suis allé voir The Lord of the Rings. En V.O. — et j’ai bien fait d’y aller tout de suite: vu le terrible vide de la salle, je ne pense pas que la VOST tienne encore bien longtemps, hélas…

Comment c’est?

Bien.

Très bien, même. En fait, c’est absolument, tout à fait, exactement, ce que je m’attendais à voir. Pas une faute de goût, pas une erreur de casting, des lignes de dialogue intactes, vraiment le bonheur du fan… Et un Frodo intense & vibrant, joué par un môme d’une étonnante beauté.

Plus une petite surprise agréable: un bout du Silmarillion collé au début du film, en guise d’intro.

Et mon passage favori, peut-être: au tout début, l’accueil de Gandalf par Frodo. Touchant & drôle.

Cependant… Qu’il est étrange de voir (pour la première fois) un film que l’on sait d’ores & déjà par coeur. Une adaptation si peu « adaptée », en fait, à ce point canonique… Jusqu’aux répliques de la première partie, que je connaissais déjà. En fin de compte, ce ne semble pas tant être un film, véritablement, qu’un splendide, un somptueux album d’illustrations du LotR — mais des images qui bougent!

What is the point? N’est-ce pas finalement assez vain? Enfin, qu’importe: ce furent trois heures fort plaisantes. No doubt about that.

#127

Pas encore été voir Le Seigneur des Anneaux — mais ça ne saurait tarder, et deux salles à Lyon le proposent en V.O. —, mais ça ne doit pas être si mauvais que ça, ce film, si j’en juges par les réactions de certaines personnes, hum, digne de confiance, disons… 😉

Jan Michael Straczynski:

Saw it yesterday afternoon (with Harlan, who was there to review it for F&SF) at a theater in Sherman Oaks, and it’s about as perfect a movie as I’ve ever seen. It was everything I hoped it would be, and just what I always saw in my mind’s eye as I read the books. I will almost certainly go back to see it again, especially once they begin running the trailer for The Two Towers sometime later in the run.

(en plus il était avec Harlan Ellison?! Qui de toute évidence n’a pas hurlé non plus)

Neil Gaiman:

Saw Lord of the Rings last night, and thought it was thoroughly wonderful. It was a movie in its own right, and it mapped so strangely onto my own mental Fellowship of the Ring: my Saruman is not Christopher Lee, although he was astonishing; my Gandalf, on the other hand, is the one in the film portrayed by Ian McKellan. Jackson had done an amazing job of staying faithful to the book in all the right ways.

I would have liked to have seen more of the world from a hobbit’s point of view: the Elves gain so much in the book from Sam’s delight in and obsession with them, for example.

When I was a kid you’d get amazingly faithful BBC adaptations of classic books — eight or twelve one-hour episodes to build a minor Victorian novel, recreating all its felicities. Sometimes I found myself sighing for that. But not often… Because how often do you get taken into a personal vision, by a group of people who care enough about the vision to create it, and to recreate it, in detail and in nuance?

The film of Lord of the Rings is a map to the territory which, every now and again, becomes the territory itself. And if half of the kids who walked out of it last night going « Huh? What kind of an end was that? » go and get the books to find out what happens next, I’ll be happy. Reading Lord of the Rings can be — possibly should be — an initial journey to a world as real and dense as this one.

#126

Amusant: une anecdote trouvée sur le weblog de Wil Wheaton (oui, j’y vais toujours faire un tour de temps à autre)…

So when I finally went to bed this morning, I’d left a plate out with some paint on it, that’d I’d been using to mix colors for some ornaments. When I came out to the living room this morning, there were all these little red kitty prints all over my dining room table, and all over my kitchen floor and counters. Okay, Felix? Bad kitty. My house looks like an Urban Legend… »The Ghostly Cat » or something.

#125

Il a neigé cette nuit: toits & ciel de la même couleur, blanc-bleuté.

Grand silence à l’extérieur, on se croirait un dimanche. Et à l’intérieur, la même lumière blanche que dehors.

Le Père Noël est donc passé, et avec lui son cortège de mauvaises expériences — train supprimé, train glacial, train en retard, train puant — et de bons souvenirs — le grand & beau salon nouvellement aménagé dans la grange chez mon frère, faire joujou avec la bébé chienne, s’endormir à la lueur des braises, le visage de maman lorsqu’elle découvrit que ma soeur lui offrait… une échographie! (j’avais deviné! Comment se fait-il que j’étais le seul à m’être rendu compte qu’elle est enceinte?)

Profité de mes longs, ô combien longs, voyages en train (kill sncf die die die), pour terminer quelques livres: Bedknob and Broomstick de Mary Norton (amusant mais décidément bien trop désuet pour être lu autrement qu’au second degré), The Amazing Maurice and His Educated Rodents de Terry Pratchett (du Pratchett en grande forme, très amusant, quoique je trouve cependant que sa verve prenne toujours la même forme — beaucoup de ressemblances avec le cycle des « nomes »), et Jordan Fantosme de Jean-Baptiste Evette, superbe roman paru chez Folio (de plus en plus fiévreux & enténébré au fur et à mesure qu’avance l’intrigue, & toujours d’un style superbe, à la fois chargé & dynamique: un roman selon mon coeur, sujet & style! Seul menu reproche: quelques patronymes sont trop évidemment empruntés à des célébrités littéraires de l’époque victorienne — Hornung, Nikola —, ce qui en fait des clins d’oeil très visibles. Mais pour le reste, quelle maestria, je suis époustouflé! Sans doute l’un des plus beaux romans sur Londres qu’il m’ait été donné de lire).

Lu hier soir, juste reçu: N.ous R.êvions d’A.mérique, par Thomas Day (chez Baleine, collection « Série grise », ça sort en janvier en librairies). Une nouvelle, en fait, pas un roman. Fort bien écrite, mais très linéaire, et… what is the point? Un vieil homme amérindien part à San Francisco commettre un acte irréparable & définitif. Bien. Et alors? Malgré toute mon amitié pour Thomas Day, je ne comprend pas vraiment. Lu sans déplaisir, certes, mais sans vraiment savoir apprécier. Il me semble que ce « roman » manque de développements, il aurait fallu plus décrire, détailler, allonger la description du voyage, afin de bien s’imprégner du personnage. Là je suis demeuré trop extérieur.