#238

Caroll’ m’écrit: « Juste un petit mot pour vous dire que j’ai mis un lien vers votre blog, sur mon site ». Et d’ajouter (avec tout de même un souriard): « Si cela vous pose problème, je le retirerai. »

Ah, ah, cette bonne blague! Problème? Au contraire: flatté je suis. Car son site est bien beau, à Caroll’: plasticmoon.org, que ça s’appelle, et c’est un site de photos — ben, elle a du talent, la dame, moi j’vous dit! Infichu comme je le suis de faire des photos un tant soit peu chouettes, j’admire. Beaucoup.

Et comme si ça ne suffisait pas, elle a aussi un weblog photographique — original, ça. Et très séduisant.

#237

Chouette: vient de paraître, dans la collection Folio-SF, Atlas des brumes et des ombres, par mon copain Patrick Marcel. C’est l’équivalent pour le fantastique de ma propre Cartographie du merveilleux. Une lecture passionnante & instructive en perspective.

#236

Je crains bien d ‘avoir un faible pour les réactionnaires anti-conformistes… J’ai découvert par un article de Julian Barnes un historien anglais très francophile, Richard Cobb — et je me régale présentement (en picorant, comme d’hab) de son Paris and Elsewhere, recueil d’articles & préfaces divers sur des aspects de cette France des années 40/50 qu’il aimait, une France traditionnelle, encore largement rurale, déjà en voie de disparition à l’époque… Celle de René Clair & de Maigret, une France & un Paris qu’on croirait en N&B…

De Richard Cobb, son préfacier nous cite une belle opinion réac & drôle…

He was happy when the stranger beamed and said, ‘Monsieur Cobb, vous êtes bilingue’ — so long as the compliment was paid by the French, the Belgians or the Vaudois (and not by the Québécois who in his view were not bilingual at all because they managed to massacre both languages).

La revue de la « culture officielle » vient de publier un beau dossier sur l’une de mes idoles — première fois de ma vie que j’achète un Télérama: ah, cher Jacques Tati! J’adore ce mec. Je me souviens que lorsque j’étais môme chaque été la télévision nous diffusait quelques films de Tati — j’adorais ça! J’attendais avec impatience de savoir quel Tati ils allaient nous proposer durant l’été…

Chouette, ce dossier. Largement illustré par Dupuy & Berbérian (ce qui ne gâche rien & semble particulièrement adéquat), plein de photos & d’infos. Va falloir que je me revois Mon oncle, ça fait longtemps. Playtime ressort en copie restaurée? Miam!

J’aime cette phrase de l’édito du dossier: « un aperçu de la France mutante des années 50 et 60, de sa tension permanente entre archaïsme et futurisme. »

Je rêve de parvenir, dans les nouvelles uchroniques auxquelles je travaille, à donner une petite idée de cette tension… J’ai d’ailleurs cité « Jacques Tatischeff », en passant (c’est un univers russifié, ça tombe donc impeccablement) & songe à ce que mon personnage aille voir au ciné « Confusion » (son dernier scénario, que ne tourna jamais Tati)…

Allez, une autre citation réac, juste pour le plaisir d’une éternelle vérité sur la médiocrité journalistique… De Gustave Flaubert, dans sa correspondance avec George Sand:

Quant au Bon Peuple, l’instruction « gratuite et obligatoire » l’achèvera. Quand tout le monde pourra lire Le Petit Journal et Le Figaro, on ne lira pas autre chose. Puisque le bourgeois, le monsieur riche, ne lit rien de plus. La Presse est une école d’abrutissement, parce qu’elle dispense de penser.

#235

Est-ce ce début de canicule? (déjà?!) Est-ce le contre-coup d’une furie d’écriture? Est-ce l’impatience de prendre des vacances? (j’ai acheté mes billets & réservé un hôtel aujourd’hui)… Toujours est-il que je n’ai guère d’envies « bloggeuses », en ce moment… Mais que je me sens néanmoins quelque peu coupable (tss, cette fichue éducation judéo-chrétienne!) de n’avoir rien posté ici depuis plus d’une semaine — houlà, me laisserai-je aller?

Il faut dire aussi que mes lectures progressent lentement — je n’ai donc rien de spécial à rapporter de ce côté-là.

Et puis qu’écrire me comble amplement, these days… J’ai bouclé un papier pour la revue Faeries, à propos du rapport entre William Shakespeare & la fantasy (mais ce ne sera pas le prochain « petits maîtres », je suppose, puisqu’ils avaient déjà en stock mon papier sur Anthony Hope); je piétine un peu sur un article commandé pour un beau livre sur les peintres & les fées; je bosse, pinaille & avance à pas mesurés mais jubilatoires sur des nouvelles uchroniques — et puis, surtout: j’avance dans la rédaction de mon « dico féerique ».

C’est un bouquin à sortir chez l’Oxymore en novembre prochain. Un beau bouquin: non seulement l’Oxymore réalise toujours des livres d’une exemplaire qualité esthétique — je crois bien que ce sont les plus beaux livres français, du moins en littérature(s) — mais en plus celui-ci sera largement illustré. Un projet très excitant, très chouette.

Justement, nous avons connu quelques menus soucis avec l’illustrateur, ces derniers temps. Mais la situation s’est débloquée — en ouvrant finalement vers une solution qui me plaît encore plus (l’appel au talent de plusieurs illustrateurs). Et s’il n’y avait eu ce problème, dans l’ensemble il faut bien dire que je m’amuse beaucoup! L’écriture de cette sorte d’essai/dico est un vrai plaisir, une balade dans la magie & l’imaginaire.

Le projet? Un petit dictionnaire encyclopédique des peuples & créatures surnaturelles & féeriques du folklore & de la mythologie mondiale.

Juste un souci: mais quel titre pour ce livre, bon sang de bois?! Parce que ce que je viens d’écrire ci-dessus serait beaucoup trop long… Mais quel résumé, quel titre frappant, adopter?? Mon éditrice chérie vient de me donner sept jours pour trouver le titre définitif! Easy: j’ai donc sept jours pour être génial.

Help?! :-S

#234

Beaucoup de travaux d’écriture, ce mois-ci: pas plus de choses à faire que d’hab, mais la différence réside dans le fait que ma boîte m’a filé la majeure partie de mes congés d’été en juin, je ne m’y attendais pas et dois donc terminer dare-dare tout ce que j’avais à faire sur mai/juin — juste maintenant là tout de suite… Oups. Enfin, c’est un peu plus intensif que d’hab mais pas désagréable. Et je bénéficie heureusement un petit délai supplémentaire pour boucler le prochain Yellow Submarine (pour une sortie en septembre).

Niveau lectures, voyons voir, quoi de neuf? Denoël me fait lire Shadowsbite de Stephen Dedman. La suite d’un autre roman que j’avais lu pour eux il y a quelques années — et que j’avais bien aimé. C’est de l’horreur, mais limite fantasy urbaine, donc tout à fait ma tasse de thé. Du polar sur des événements surnaturels.

Niveau documentation, je suis dans Underground to Everywhere de Stephen Halliday, une histoire du métro londonien. Qui me passionne — si, si! Et m’inspire des détails intéressants pour mon cycle de nouvelles uchroniques.

Et niveau bédé? Oserai-je avoir lu un manga d’eau-de-rose? Hum, d’eau-de-rose gay, hein, quand même?! 🙂

New York New York volume 1 (chez Génération Comics). Et c’est comment? Ben, c’est… de l’eau-de-rose… Touchant, bêbête, amusant, pas vilain du tout (quoique l’aspect rudimentaire habituel aux dessins de mangas fait qu’on a du mal à reconnaître les personnages blonds les uns des autres…). Oubliable mais plaisant.

En comics, j’ai lu le premier fascicule de Fables chez Vertigo — une enquête policière à New York dans le milieu des « fables », les personnages de contes exilés dans notre monde suite à l’invasion du leur par des Ennemis encore imprécisés. C’est donc Bigby Wolf qui mène l’investigation, sur la disparition brutale de Red Rose, la soeur de la très énergique chef de l’éxécutif fable, Snow White… Faudra voir la suite, mais les prémices sont sympas.