Lu: Le Cheminot, de Takumi Nagayasu, d’après des textes de Jiro Asada (chez Génération Comics).
Deux longues nouvelles mises en images (il s’agit de mangas), la première, Le Cheminot, est une belle histoire de fantôme sur fond de récession économique & de fermeture d’une ligne de chemin de fer devenue inutile. Beaucoup de pathos — un peu trop, en fait, c’est vraiment du mélo — mais une histoire touchante, contemplative, à laquelle l’exotisme (pour le lecteur européen que je suis) ajoute une bonne part de charme. Simple & belle.
Love Letter, la deuxième nouvelle, est beaucoup plus originale (l’histoire de fantôme ne présente pas de surprise — mais c’est sans importance, sa force réside ailleurs), basée sur une idée choquante & assez brutale à sa manière — mais elle est néanmoins beaucoup moins bonne, à mon avis: encore plus mélo, trop c’est trop… Chose étonnante, l’éditeur lui-même avoue (dans un texte de présentation, au revers de la jaquette) que Asada « y va parfois un peu fort dans la dramatisation ».
Le dessin est d’un réalisme classique très élégant, incroyablement minutieux, tout en finesse & effets de trame grise. Un ouvrage étonnant, à défaut d’être parfaitement satisfaisant.