#706

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Chacun ses peurs: pendant que nos médias se gargarisaient sur les 700 touristes blancs, alors que ne cesse de grimper le décompte des centaines de milliers de morts du tsunami, pour ma part j’avais des craintes pour l’ami Thomas Day (en fait non, il réside au Cambodge et n’a même pas senti le tremblement) et pour le maître Arthur C. Clarke.

Fascinant, lorqu’un lieu imaginaire s’avère réel: Burgh Island n’est autre que le décor des Dix petits nègres et des Vacances d’Hercule Poirot (Evil under the Sun).

Belphégor est « une revue internationale arbitrée de niveau universitaire, consacrée à l’étude des littératures populaires et de la culture médiatique ». En clair: un webzine sur la littérature populaire — et si cette initiative est pleine d’intéret, je regrette cependant qu’encore et toujours le merveilleux et la science-fiction demeurent les parents pauvres d’universitaires malgré tout très inscrits dans les moules officiels de la pensée et de la littérature reconnue.

Jeff Vandermeer sur son blog Vanderworld: I never understand readers who insist on being able to « locate themselves » in a book before they can be interested in it – reading, to me, seems all about the whole intriguing business of encountering difference.

Et le même nous conseille Crime Culture, un webzine universitaire consacré au polar.

La multi-traductrice, tendance schizo, Sylvie Miller, se lance elle aussi dans un blog.

Blog toujours: j’adore les « short shorts » de Jim Dedieu, superbes, et pourtant c’est là un exercice hautement périlleux.

Un superbe générique de série. Jamais vue, mais le travail graphique est exemplaire.

#704

*soupir d’aise*

Sirotant un thé rouge brûlant, un frisson me traverse pourtant soudain. Je lève le nez de mon bouquin d’histoire de l’art, pour découvrir qu’il neige. Les toits de tuile du garage et de la boulangerie, sous mes fenêtres, sont déjà d’un blanc velouté, tandis que le gris-beige assourdi du ciel se confond avec les facades estompées en pointillé. La chatte tâche de saisir les flocons qui volètent contre la vitre.

#703

Lu hier le numéro de L’Imbécile sur les dandies. Ca m’a fait rire. Jaune. Parce que je suis de mauvaise poil, blasé, bouhou personne ne m’aime d’abord, même que. Enfin, sauf ce copain qui m’écrit à l’instant: « Alors, cher ami, un dix-neuvièmiste est un historien spécialisé dans l’étude du dix-neuvième siècle, comme un dix-huitièmiste, un médiéviste, etc. Toi, tu es, sur le plan strictement sémantique, un dix-neuvièmophile, un merveilleux anachronisme poétique et subtil, délicatement décadent, perdu dans un XXIe siècle matérialiste, pourri jusqu’à l’os, mysologique à l’extrême (qui n’aime pas les intellectuels), inesthétique, de plus en plus stérile. »

T’as tout compris, Ugo. Et moi aussi, j’aime bien Alain Rey.

#702

En bon dix-neuviémiste, je m’amuse parfois des récits fait sur la 3e classe des chemins de fer. Mais force est de constater que l’expérience s’avère nettement moins distrayante lorsqu’on la vit. Car la sncf, institution visiblement attachée au passé, se charge de perpétuer le souvenir des 3e classes, sous le nom de « ter ». De Lyon à Clermont-Ferrand, le 24 décembre en début d’après-midi, j’ai ainsi eu le douteux privilège de me faire véhiculer dans un train quasi frigorifique (pas trace de chauffage), plus bondé qu’un transport de bestiaux (la chance fit que, arrivé un peu en avance, j’ai trouvé une place assise, contrairement à bon nombre d’autres voyageurs, debouts entre les sièges), et sans éclairage (nous fûmes donc plongés dans une complète obscurité à chacun des nombreux tunnels de ce trajet de montagne). Quant aux vitres, elles étaient si sales et si embuées qu’elles ne permettaient pas de rien distinguer du dehors.

Somme toute, il apparaît que la seule différence marquante entre ce mode de transport de notre début de XXIe siècle et une 3e classe du XIXe, réside seulement dans l’absence, aujourd’hui, de la suie et des escarbilles que dégageait une locomotive à vapeur.