#624

En pays de Giono, Magnan, Cézanne…

Couleurs: gris argent des oliviers, mauve sombre des lavandes fraîches, jade éteint des lavandes coupées, sinople sombre des ifs, brun contorsionné des pins maritimes, zinc oxydé des chênes-verts, ocre brûlé de la terre, blond doré des blés…

Matières: épaisses torsades des ifs, miroitements des chênes-verts, griffures de la poussière, émiettements azurés de la Durance, pâte glauque de la retenue, rides du velour émeraude des flancs du Lubéron, zébrures des champs moissonnés, cylindres des pailles en meules — alignées comme des dominos surréalistes…

Mouvements: le Mistral en tempête, les nuages en ruées, la fumée des incendies en anthracites souillures, l’agitation des cimes d’arbres, et une feuille affolée qui tourne, tourne, tourne…

Pierres: épaules énigmatiques du prieuré troglodite, Rogne orangées des belles demeures d’Aix, habitations humaines comme cuites dans la glaise, les murs presque indistincts de la tuile des toits —bastides, boudis, forts, tours, prieurés, fermes…

Sons: en pleine nuit, un clocher dont je n’arrive pas à discerner la logique — impression d’entendre les premirèes notes de « The Division Bell » du Floyd; partout, le grésillement des cigales; dans ma tête, des rbibes de Paatos et de marillion qui tournoient; dans la maison, la sensualité de Monk & Coltrane, ou bien la tristesse de Marc Perrone.

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