#793

Ouch, grosse fatigue: en début d’après-midi j’ai soudain eu l’impression de n’avoir plus que deux neurones — les boyaux de la tête grippés, je ne parvenais plus à écrire, ne comprenais plus grand-chose à ce que je lisais… Brrr. Drôle d’impression, ça, que de se sentir en brutale « baisse de régime » intellectuelle.

Du coup, comme j’étais avec mon copain Rafu pour bosser sur notre bouquin pour Klinsieck, nous avons changé notre fusil d’épaule. C’est Rafu qui a surtout travaillé, commentant et rédigeant. Oh, Audrey, j’espère que je n’étais pas trop incohérent lorsque tu as appelé: j’étais en pleine perte de neurones!?

Allez: ça ira mieux demain.

#792

Ouf! Terminé de rédiger la chronologie de Sherlock Holmes: toute sa vie par le menu, et quantité d’autres informations sur son époque et ses contemporains. Fastidieux, mais tellement amusant à faire! Et une autrice (assez prestigieuse) vient de m’envoyer sa nouvelle-pastiche, je vais me hâter de lire ça.

L’imprimeur ne donne que mercredi au transporteur les deux nouveaux bouquins des Moutons électriques, flûte — je serais absent lorsque les colis vont arriver.

#791

Je m’étonne presque de ne pas avoir rêvé de chapeaux melons et de redingotes, tant je suis plongé ces jours-ci jusqu’au nez dans l’époque des « grands détectives », sur la trace de Sherlock Holmes et de ses émules… J’achève un article retracant les nombreux détectives de fiction de l’époque 1890/1910, un travail assez minutieux (et bien sûr passionnant) de réunion des informations que je trouve disséminées un peu partout dans des études et des préfaces… Malheureusement, j’ai l’handicap de ne pas posséder d’encyclopédie du polar classique, comme j’en ai tant sur la SF et la fantasy. J’avais notamment omis d’acheter tout de suite l’encyclo de chez Joseph K., qui s’épuisa à une vitesse surprenante. Enfin, heureusement mon coécrivain Xavier Mauméjean est un génial érudit, son apport devrait donc compléter tout cela.

Le temps est très doux ces temps-ci, d’un ciel bleu caressant sans chaleur excessive une ville qui bruît du chant des moineaux. À défaut que je puisse aller me promener, il s’agit tout de même de « conditions climatiques » assez propices à une écriture fluide, sans l’entrave pesante de la canicule. Le rêve serait qu’une telle douceur se maintienne, car je dois écrire cet été la fin de mon roman accepté par Mnémos — et suer sur le clavier n’est jamais une expérience très plaisante.

#790

Un mois sans bloguer, mais je ne suis pas parvenu à me désintoxiquer de cette activité. Je me demande pourtant assez souvent « à quoi bon? », m’interroge sur cette manière de mener un monologue public. Pour reprendre encore les termes du critique littéraire Jean Borie, ne fais-je pas avec ce blog « montre (de) la banalité au coeur de (ma) vocation à la singularité », en me livrant tant et tant à l’une de « ces activités qui n’en sont pas et dans lesquelles l’individu moderne place ce qu’il croit être le coeur précieux de son être singulier »? Je ne sais. Beaucoup de doutes – et je ne fais pas ainsi allusion au résultat du référendum, n’en déplaise à l’élite journalistico-politique qui ne cesse plus d’insulter les citoyens, de bafouer la démocratie, de chanter les mêmes rengaines comme pour nous hypnotiser – mais ne sont-ce pas plutôt eux, qui ont été hypnotisés à grand coup de fatalisme pro-libéral (« on ne peut rien y changer, c’est ainsi ») et de fin de l’histoire à la Fukuyama (ce cher Francis)? Qu’il fait du bien de lire le coup de gueule de Michel Onfray, tiens. Un doute, si: comment rebondir, comme prolonger concrètement cette expression?

Well, anyway, que fis-je durant ce mois? Beaucoup travaillé, puisque somme-toute je ne fais que ça. Donc, bouclé les bouquins sur Dick et sur Moore des Moutons électriques (ils sont chez l’imprimeur et devraient arriver la semaine prochaine). Avancé, mais pas assez, l’essai sur la SF avec Raphaël (nous sommes en retard). Pas loin d’avoir bouclé deux parutions d’octobre/novembre, l’antho Les Anges électriques et le gros bouquin sur Arsène Lupin. Là je suis en plein dans celui sur Sherlock Holmes, du coup. Passé quatre jours le week-end dernier en Provence chez des amis – deux jours de farniente et deux jours à rédiger des articles contextuels/historiques pour Lupin et Holmes. Et je file la semain prochaine pour 4 autres jours dans le nord hypothétique, chez Xavier Mauméjan, afin de coécrire sur Holmes…

#789

Je fais souvent des rêves étranges, mais ceux de cette nuit ont peut-être le pompon…

Tout d’abord, j’ai cauchemardé que nous étions en dictature. Le dictateur se nommait Amédée Ozenfant – oui, le peintre! Amédée Ozenfant avait imposé sur le pays la dictature de son idéologie puriste (du nom du mouvement de peinture qu’il avait lancé en vrai, of course), apparemment une sorte de tyrannie esthétique rigoriste et moralisante à la fois, dont Le Corbusier, son cousin Jeanneret et Charlotte Pierrand étaient les ministres… Et au petit matin, débarquaient en force chez nous des militiens, venus embarquer mon coloc et sa copine sous prétexte d’entrave au purisme! Je vous passe les détails, pas rigolos et assez fièvreux… Le tout avec images de formes pures (et des confusions avec les tableaux de Mondrian), et le nom d’Ozenfant qui me tournait en tête. Raaah… 🙁

Ensuite, je me suis retourné dans mon lit et le drap a fait de larges plis contre mon dos – et je me suis mis à penser à une cape de super-héros. Si, si. Puis me suis rêvé en… super-héroïne! Une grande pépée à gros nichons et perchée sur des talons hauts, que j’étais, avec une immense cape, dans un décor de grattes-ciel… Là je pense que c’est l’influence de Comix Remix, la bédé d’Hervé Bourhis lue hier, qui a jouée – m’enfin, je n’ai jamais eu de fantasmes de transexualité, promis, qu’est-ce que c’est que c’t’affaire?! :-°