Ce matin j’ai rêvé qu’il avait neigé et que les toits étaient blancs. Déception, ce n’était pas le cas. Mais la réalité vient de rattraper mes songes: une bonne bourrasque et tout est effectivement blanc.
L’envers de la médaille: je commence à avoir très sérieusement la crève. Brrr.
Suite des lectures: World’s End par Mark Chadbourne. Une énorme fantasy urbaine, premier tome d’une série. Lecture de commande, mais très agréable: Chadbourne parvient avec une apparente facilité à prendre les outils de la fantasy urbaine pour en faire une vaste fresque épique, il fait usage des légendes britannico-celtes sans que cela soit handicapant pour un lecteur non avertit (tous les élements étant adroitement expliqués), il a un vrai sens de la psychologie, un vrai sens du suspense bien sûr, en dépit de l’épaisseur du volume il n’y que peu de vraies longueurs, et stylistiquement c’est excellent, de la superbe prose anglaise.
Il me semble que Chadbourne a véritablement trouvé le moyen de transformer la fantasy urbaine (pas forcément toujours très commerciale) en un genre hautement best-sellerisable. World’s End est une sorte de Robert Jordan contemporain, un Charles de Lint aux hormones, puissant et captivant, empli d’horreurs et de merveilles. Sa grande force vient sans doute du fait qu’il est anglais: ainsi, sa fantasy prend sa source à de véritables légendes, dans le pays qui les a toujours nourrit, et plonge ses racines dans un véritable tissu urbain et rural à l’histoire très longue – par opposition aux autres auteurs de fantasy urbaine qui, américains, laissent toujours une vague impression de superficialité/manque de profondeur historique et mythique vécue. Ici, l’horreur est palpable, les sortilèges et la magie aussi, par le biais d’une langue anglaise imagée et forte, renforçant l’effet de réel loin du style américain mou et utilitaire habituel en fantasy commerciale. Du nec-plus-ultra de littérature populaire, qui m’a rappelé les Stephen Gallagher d’antan.