Pfff, je ne me remets pas encore de ma grAUsse fatigue… Marre d’avoir « les yeux en capote de fiacre », comme dirait le papa de mon coloc. Encore que c’est sans doute de circonstance, puisque je suis en train de finir d’entrer dans la maquette les dernières corrections des Nombreuses vies de Sherlock Holmes, livre à fiacres s’il en fut…
Fini de relire toute la Jeunesse de Picsou, bouquin(s) génial s’il en fut — après le volume américain récemment paru (où l’auteur, Don Rosa, a retouché et complété certaines histoires pour une logique interne plus jouissivement serrée encore), j’ai embrayé sur le volume d’histoires complémentaires paru en France cet été. Les traductions en sont un peu erratiques (fautes de frappe, noms fluctuants, il y a même un épisode où l’on passe sans cesse de McDuck à McPicsou et retour) et il m’aurait sansdoute été possible de tous les retrouver dans les revues américaines, mais enfin il est assez plaisant de lire ça d’une traite, dans un tome spécifique. Reste que je vais tout de même aller fouiller dans ma collec de Uncle Scrooge afin d’en tirer d’autres épisodes signés Don Rosa: il y a un effet d’accoutumance.
Niveau prose, je lis notamment The Moon is a Harsh Mistress de Robert Heinlein: je connais mal cet auteur pourtant majeur de la SF US, et souhaitais depuis un moment mettre la main sur ce roman-ci — offert par un copain parisien la semaine dernière (qui en a réédité la VF dans sa collec chez Terre de Brume). L’excitation de la meilleure SF classique est au rendez-vous, avec en plus un goût du bavardage (on oublie sans doute trop souvent combien la SF classique était portée sur les longues discussions où les personnages réfléchissent à haute voix) et une agréable vision révolutionnaire (libertarienne, certes, mais néanmoins très rafraîchissante) — la filiation à établir entre ce chef-d’oeuvre (datant de 1966) et Triton de Delany dans les années 70 puis les utopies martiennes des années 90 (Robinson, Aldiss) est tout simplement passionnante.