#945

Une journée très catholique: mon parrain, nonce apostolique, est en visite (privée) à Lyon pour quelques jours. Le prétexte de ce séjour était la conférence organisée hier soir par mon coloc, sur François Mauriac — mon parrain est bordelais d’origine. C’est donc une fois encore au sein de la bibliothèque des Missionnaires, lieu unique tapissé jusqu’au plafond du cuir d’anciens volumes, que j’ai encore une fois parfait ma culture. Conférence de haute volée, d’ailleurs, presque abstraite au début et fort dense, allégée par l’introduction de mon coloc sur une querelle Mauriac/Cocteau et in-fine par la communication de mon parrain sur ses rencontres avec Mauriac, sur le vin de Bordeaux et le domaine girondin de l’auteur. Le tout rehaussé par un peu de Mozart: stupéfiante ambiance portée par ces thémes et ces voix filant haut dans la petite bibliothèque.

L’après-midi, promenade en ville avec Son Excellence, et la soirée s’acheva d’abord avec un buffet au milieu des élèves intéressés (dont un demi-dieu aux yeux verts et au sourire immense avec lequel j’eus le bonheur de discuter gentiment), puis une retraite arrosée de Chartreuse et ponctuée de fous-rires dans le grand et beau bureau du père de la communauté. Fascinante découverte des coulisses d’une institution catholique, de la vie des pères, de toute une ambiance catholique qui m’était parfaitement étrangère… J’éccrirais volontiers une nouvelle policière sur tout cela…

Mais ce n’est pas fini: monseigneur est encore là deux jours.

#944

Ce blogue se languit un peu, il faut bien l’avouer… IL faut dire que son rédacteur s’occupe de beaucoup de choses différentes… Genre, lire des tas de vieux polars pour avancer la doc du Hercule Poirot que je suis en train de rédiger avec mon ami Xavier Mauméjean (et la découverte des Nicholas Blake est décidément un pur bonheur) ; entrer les corrections dans le roman de Laurent Queyssi et le déposer chez l’imprimeur ; entrer les corrections du prochain Fiction ; préparer d’avance des couvertures pour les Moutons électriques… Tout ça, tout ça…

Et cette fin de semaine s’annonce plaisante mais chargée, avec la visite de mon archevêque de parrain. Souhaitons que le temps soit un peu clément: l’autre nuit, je suis rentré sous une averse de grésil, dans une sorte de « tunnel vision » où des échardes de lumière tombaient drues du ciel et rebondissaient au sol, au sein des flaques de ténèbre… Mais tout à l’heure, j’ai entendu des chants d’oiseau, ô miracle: enfin un signe de printemps.

Allez, un p’tit lien pour la route: un blogue sur les livres anciens et leurs couvertures, ex-libris, illustrations, etc.

#943

Mauvais rêves. Mon oreiller faisant quelques plis, je me l’imaginai devenu cubiste et me réveillai subitement, effrayé par l’idée que mon visage devienne également cubiste — ce qui ne serait guère sortable. Un peu plus tard, j’eus des ailes en balsa.

#942

Toujours plongé chez Hercule Poirot… Notamment pour l’établissement de la bibliographie, tâche pas spécialement exaltante mais nécessaire — et même dans un travail apparemment aussi simple, je réalise que la quasi-totalité des sources sont erronées, c’est assez stupéfiant. Dans la plupart des cas, les parutions anglaises et étatsuniennes ne sont pas données dans le bon ordre (généralement, les biblio supposent qu’il s’agit de la même année et ne finassent pas pour savoir qui de l’anglaise ou de l’américaine est parue la première). Et je viens de découvrir que l’on donnait Cartes sur table presque partout pour être paru avant Meurtre en mésopotamie — ce qui est faux, comme le prouve l’examen des dates exactes de parution.

Il est amusant de constater que dans un travail comme celui de la « Bibliothèque rouge », il suffit d’être attentif aux détails qui sont pourtant sous les yeux de chacun pour rétablir des vérités généralement ignorées par négligence… Ainsi ai-je trouvé une référence à ce bon inspecteur Japp dans une enquête de Tommy et Tuppence (des héros mineurs de Christie) — ce que personne ne semble signaler.

Rien à voir: un très grand musicien vient de mourir trop tôt, monsieur Elton Dean. Et les médiocres/salauds qui semblent désormais truster les postes décisionnels ont encore frappé, contre la pourtant admirable maison d’édition Phébus. Triste.