#994

Peu bossé aujourd’hui. Petite promenade en ville suite à mon intervention scolaire aux Chartreux, ce matin (petit cours rapide sur l’histoire de la fantasy, à des Première S). Lu le premier polar de Jacques Decrest: au sein de mes lectures de polars anglais thirties, lire un polar français (également des années 30) est d’un changement agréable et amusant. Le « monsieur Gilles » de Decrest fut un rival de Maigret, complètement oublié de nos jours, je crois. Belle écriture fort simple, rythme lent, compassion. Seul « hic », l’anti-sémitisme flagrant lorsque des personnages évoquent le milieu des banquiers… Pour le reste, ce’st gentiment désuet, tout le monde se vouvoit, même les fiancés — mais j’ai déjeuner ce midi chez le papa d’un prof, que son fils vouvoyait, je ne fus donc pas trop dépaysé. De l’excellent Simenon-like, somme toute.

#993

Content, vraiment: le génial dessinateur Ashley Wood est d’accord pour un portfolio dans le Fiction tome 4 (le « spécial BD » de cet automne) et pour faire la couv du tome 5 (le « spécial polar » du printemps 07)!! J’suis aux anges!

#992

Grand vent. Réveillé ce matin par l’ouverture en fracas de mes fenêtres — sans doute mal fermées hier soir, mais tout de même. Des rafales frappent la façade, avec de grands claquements. De l’autre côté des toits, le sommet d’un arbre oscille violemment.

#991

À l’image de celle des humains, les livres forment une sorte de société. Les ouvrages de politique correspondent aux législateurs, de droit aux magistrats et aux hommes de loi, ceux de théologie au clergé, et ainsi de suite. Remontant par une longue et illustre suite d’ancêtres à Orphée, la poésie serait l’aristocratie ; et le roman représenterait la bourgeoisie, puisque, comme elle, il a pris tant d’importance au dix-neuvième siècle. Et le roman policier ? Lui, c’est le bâtard, l’aventurier. (…) Commes les aventuriers, il se mêle à toutes les classes de la société : on le trouve aussi bien dans la loge de la concierge des faubourgs que dans le salon, tout en chromé et en miroirs, de la femme à la mode ; il se dissimule sous les dictionnaires du lycéen, ainsi que sous les manuscrits de l’intellectuel.

François Fosca, Histoire et technique du roman policier (Nouvelle Revue Critique, 1937)

#990

Ouch. Passé la journée presque exclusivement à répondre à des mails, généralement sur des questions « de fond » concernant les Moutons électriques, c’est-à-dire des gestions du prochain site web ou des coordinations d’ouvrages. Il faut bien dire que je ressens (parfois) un trop-plein d’informations à traiter. Une véritable saturation informationnelle, chaque fois que je ne m’occupe pas des mails dans l’immédiat…

Tout faire tout seul n’est pas toujours aisé et, en plus, depuis presque deux mois j’ai un jeune stagiaire – excellent, du boulot formidable, il m’a aidé colossalement et m’a fait avancer non moins colossalement, mais il tend forcément à « bloquer » l’ordi et je ne pouvais donc plus répondre au fil des journées comme d’habitude. Ceci dit, il termine demain et va me manquer: c’est très chouette, de pouvoir bosser à deux.