#1038

Surprenant, de retrouver la trace d’un copain perdu de vue… dans une anthologie de bédé internationale. Je lis les Flight, et voici que je tombe sur un récit se déroulant à Lyon, à la librairie Temps-Livres… Eh, mais ça parle de Flo?! Eh bien oui: c’est par Nicolas Seigneret alias Bannister. Amusant.

La communauté de jeunes artistes qui s’est formée autour de Kazu Kibuishi et des anthos Flight est particulièrement séduisante, dans son amour des récits pour la jeunesse, dans son approche graphique qui rompt les limites comics/bédé/manga, en plus bien sûr de son origine dans les créations web.

Bon, sur ce: j’étouffe atrocement, dans mon appart lyonnais surchauffé! Ce n’est pas vivable. Je repars donc demain matin, pour de lointaines contrées (Provence, Basses-Alpes) dénuées de connexion web, alors, @ plus.

#1037

Après la soirée passée sur la plage, dans la lumière déclinante du soleil et la fraîcheur montant de l’océan, encore une délicieuse soirée hier soir à Bordeaux. Siroter un thé glacé auprès de la cathédrale St André. Se promener lentement jusqu’au cours du Chapeau Rouge puis sur les quais… Hélas, retour aujourd’hui dans l’infernale fournaise lyonnaise. Dans les 32° dans l’appart, qu’humains et félins ont déserté pour un prudent séjour en banlieue. Rude climat! Je repars après-demain pour la Provence: pourquoi tant de soleil, je vous demande un peu?! I hate that, I really do hate that.

#1036

Alors, niveau complot ils y vont peut-être un peu fort. Je veux dire, oui, d’accord, j’ai habité au 13 rue Léon-Valade autrefois, deux années durant. J’avais alors une chambrette dans une ancienne maison close. Après mon départ, le complot a pris forme: on a tout d’abord rasé un à un chacun des pâtés de maison du quartier, puis on a carrément supprimé la rue Léon-Valade des cartes de Bordeaux. Mais cependant, était-il vraiment nécessaire qu’ils s’acharnent ainsi? Je vous laisse juges de l’ampleur du complot: afin d’effacer toute trace de mon passage, voici qu’ils ont excavé un immense abîme de plus de dix mètres de profondeur! Vous ne me croyez pas: voyez pourtant la photo ci-dessous (courtesy of P. Marcel), prise hier là où s’élevait d’antan mon tranquille petit quartier:

#1035

Bordeaux, suite. Hier, aprés l’écriture d’un article, profitant de ce que le soleil se cachait un peu derrière des nuages, je ressortis — je ne peux me résoudre à rester enfermer à Bordeaux sans pouvoir arpenter les rues de cette ville, où je viens tout de même assez rarement. J’allai donc me balader sur les pavés du quartier St James. J’en profitai pour entrer dans l’église St Eloi: c’est une part non négligeable de ma pratique du tourisme urbain que de visiter les églises. Celle-ci est un peu l’équivalent de St Georges à Lyon: vouée aux intégristes de la messe en latin. Puis remontai jusqu’à la gare et, en une presque boucle, vers le quartier Nansouty où je me donnai comme destination de mes errances la maison natale du peintre Albert Marquet. Autre église, presque à côté: le Sacré Coeur, entre la rue Pelleport et la rue Fieffé.

Ce matin, Marquet toujours: exposition « Un regard fauve » à la Galerie des Beaux-Arts. Vaste et belle, avec une autre église brodelaise, Notre-Dame des Chartron peinte de vives couelurs par Kokoshka. Et des tas de toiles de Marquet (j’adore), ainsi que beaucoup de dessins de ce Fauve natif de Bordeaux. Et du Friesz, Puy, Duffy, Valat, Van Dongen, etc.

Ensuite, changement d’horizon quoique toujours dans une ambiance essentiellement sudistes: direction la plage avec la Queyssi team. Plusieurs années que je ne m’étais pas livré au plaisir des caillebotis, des grands pins, de l’océan miroitant, du sable brûlant, du sel, des rouleaux verts.

#1034

Bordeaux. En seulement trois petites années, il y a plus de vingt ans de cela, les rues et les places de cette ville se sont inscrites en moi. Chaque fois que j’y reviens, c’est avec le même plaisir de posséder, en quelque sorte, un deuxième chez moi, une autre ville que je connais comme si j’y vivais tout le temps. Ce fut l’endroit où je découvris l’indépendance, le goût des études, quelques durables amitiés, quelques aventures sexuelles, beaucoup de découvertes culturelles, ma vocation de brasseur de bouquins…

Bien sûr, les boutiques ne cessent de changer et le tramway a un peu changé la physionomie de certains endroits, en particulier des quais. Mais pour le reste, j’éprouve chaque fois la même familiarité. Un léger choc, tout de même, en découvrant l’espèce de grande chose rose en érection sur la place de la Victoire. Une nouvelle colonne, d’un néo-classicisme assez vain.

Journée d’hier en compagnie de Laurent « star locale » Queyssi et de son camarade Nico, puis repas du soir à la terrasse du Blarney’s Stone, l’excellent pub au bas de chez Patrick, en compagnie également d’un organisateur de festival, Jérôme, et d’un libraire, Loïc. Etonnant d’ailleurs combien il y a des pubs dans Bordeaux, désormais. Ce qui renforce le cousinage historique de cette ville avec la lointaine Albion, mais provoque d’étranges décalages avec son aspect foncièrement sudiste, encore renforcé par une population émigrée très présente dans certains quartiers.

Je comprends aisément que d’aucuns puissent trouver moche cette ville un peu sale, vraiment vieille, toute d’anciennes batisses basses et de murs souillés d’âge. Lyon n’est pas aussi sudiste, assurément, dans ses étals, ses échoppes, l’accent ou l’attitude de ses habitants… Mais c’est tout cela qui me séduit. Ce labyrinthe formidable de pierre blonde. Ce matin, baguenaudage par les ruelles du quartier St Pierre puis flânerie au marché aux puces de St Michel. Et je blogue en sirotant un thé dans un mug « Babylon 5 »: c’te classe!