#1080

Ce que j’aime, dans l’été, c’est surtout… les brugnons. Je serais capable de ne me nourrir que de ça. Mais l’été est bien terminé: les brugnons que j’avais acheté ces deux derniers marchés étaient farineux, et ceux achetés ce matin chez le maraîcher n’ont goût que d’eau.

Fini de lire Lord Gamma de Michael Marrak, roman de SF allemande passé trop inaperçu je pense. Une sacrée claque, niveau Egan avec le suspense et le sens des images en plus. Enfin déniché la reliure Chlorophyle contre les rats noirs de Macherot, publiée avant l’été par le Lombard un peu à la sauvette, pas assez tirée ou mal distribuée, en tout cas introuvable. Un libraire de BD en avait encore une, c’était la seule boutique que je n’avais pas faite.

Je m’occupe d’entrer la compta des Moutons électriques dans le logiciel ad hoc, ce qui n’est guère palpitant mais nécessaire. Hâte de revenir au prochain Yellow Submarine, sur les « envies d’utopie », presque bouclé.

#1079

Vers 2h et demi du matin, des beuglements avinés en provenance de la rue me tirèrent du sommeil. Ce qui me permet de me souvenir du rêve que je faisais à ce moment-là — un rien déstabilisant, tout de même: j’y étais une fille! Je ne pense pas avoir la moindre ambivalence quant à mon identité sexuelle de mâle, mais allez savoir. En tout cas, j’étais… Fantômette, et venait juste d’arriver pour m’aider, Michel, le personnage de la Bibliothèque verte. Il est vrai que j’ai toujours été un grand fan des exploits de Fantômette — je ne suis pas certain d’avoir jamais lu un « Michel » de Georges Bayard, en revanche.

#1078

Juste rentré du cocktail d’anniversaire d’une librairie pour la jeunesse. En traversant l’un des ponts sur le Rhône, un moment parfait: toute la ville entièrement bleue, d’une teinte outre-mer soutenue. On respirait du bleu. Puis un trait rouge fusa, et la nuit était tombée.

#1076

Un copain écrivain m’a dit un jour que ça s’appelait « l’effet porte-manteau »: le fait de lire un auteur, de tant s’imprégner de sa voix, de son rythme, qu’ensuite on écrit (volontairement, de préférence) un texte « sous influence ». Il m’arrive ainsi très souvent de me replonger dans, tout à la fois, Simenon et Flaubert, lorsque je veux écrire un nouveau texte de mon cycle polar-uchronique… Ces lectures précises m’aident à me remettre dans l’atmosphère, la teneur vocale, pour ainsi dire, de ce que je veux faire avec ce cycle. Il en va un petit peu de ces lectures/influences familières comme si l’on ajoutait quelques gouttes d’un colorant, ou bien une bouffée de parfum. Et puis, en ce moment, je lis pas mal de poésie: Jacques Réda en particulier, pour un projet un peu étrange que je me promets depuis longtemps de cultiver avec un ami graphiste.