Suis dans la révision de traduction de Croisière sans escale de Brian Aldiss. Travail intense (peu de délai) mais agréable: c’est un grand roman. Le romancier l’a retravaillé un peu en 2000, et je suis tombé tout à l’heure sur un ajout tout de même un peu « too much »: une métaphore comprenant le mot « proslambanomène ». Ouch!
Archives mensuelles : février 2007
#1199
Ce beau temps! Ça fait plaisir, un avant-goût de printemps. J’aime particulièrement ce moment, en fin de journée, où une lumière éclatante entre à flots par les vitres, faisant ricochet sur toutes les surfaces, subitement réveillées par des touches dorées. Autant ce peut être un calvaire durant les étés caniculaires (c’est le coup qui achève…), autant à cette saison c’est délicieux, une grande lampée de soleil avant le crépuscule bleu. Je suis sortit ce midi, pour un déjeuner sérieux à parler comptabilité et gestion, et au retour un journaliste m’attendait (interview pour le quotidien La Montagne). Avant de lui répondre, j’ai tout ouvert en grand.
#1198
Régulièrement, Google qui est le nouveau proprio de Blogger oublie mes coordonnées, me privant d’accès au blogue — et j’ai un mal de chien à lui faire tout retrouver. C’est charmant. D’où un silence un peu prolongé ici…
Well, passé la matinée à reclasser mes bédés par ordre alphabétique (c’est fou, hein, Axel?). Première fois que je le faisais, mais j’en avais un peu marre de ne jamais rien retrouver. Pas que j’en ai tant que ça, mais dans les 200 ça commence déjà à faire. L’exercice révèle de manière cocasse l’absurdité d’un tel classement: « ah non, Schuiten ça va avant les Schtroumpfs »… ah ah ah! Quel rapport entre les deux? Enfin bon, moult commentateurs de la narration graphique séquentielle ont déjà glosé sur ce paradoxe du format « album bédé » classique. En tout cas, les deux jeunes chats ont beaucoup aimé: ils sautaient partout.
J’en ai profité pour retirer quelques albums dont je n’ai plus rien à faire, et pour finir de lire Alex de Kalesniko. Grosse déception: son dessin est décidément superbe (j’avais craqué dessus en tombant par hasard sur l’un des fascicules comics d’origine, à Londres, sans jamais trouver les autres), j’étais ravi lorsque Paquet avait traduit ça, mais en fait… ce sont de longues pages de jérémiades d’un loser, ça n’a vraiment strictement aucun intérêt autre que graphique. Par acquis de conscience, j’ai donc ouvert son autre volume, Mariée par correspondance… qui s’avère malsain et chiant, et même plus aussi inventif graphiquement. Hop, à la revente. Deux ans et demi que j’avais acheté cela, sans les lire, tss. Grand plaisir en revanche: reçu ce matin les deux derniers tomes du Roi des bourdons de David de Thuin. Beau, touchant, intelligent, parlant de la création de bédé, de l’univers imaginaire d’un auteur, de la solitude, de la perte… Deux bouffées de grâce.
#1197
Fierté: pour la première fois, je publie un article dans une revue de bédé. Un papier sur David de Thuin (l’auteur du Roi des bourdons, dont j’ai déjà écrit ici plusieurs fois tout le bien que je pense), au sein du n°4 de Comix Club, revue reprise par Jean-Paul Jennequin. Beau sommaire, puisqu’on y parle de James Kochalka, de Nylso (dont j’ai également écrit ici tout le bien que je pense) et de L’Eprouvette, qu’on s’y entretient avec Bernard Joubert, et qu’on y trouve même quelques strips de James (que j’ai publié aussi dans les 4e et 5e Fiction). Tout cela aux éditions Groinge. Faut maintenant que je fasse un papier sur les strips de Tove Jansson, pour le suivant.
#1196
La grande plaie du boulot de petit éditeur, c’est vraiment les relations avec la Poste, entreprise de plus en plus abusive. Mes confrères de l’Atelier du Gué s’en alarment à juste titre et ont rédigé la pétition suivante, à signer sur leur site:
Pour la libre circulation des idées
La Poste est un des outils privilégiés de diffusion des livres et revues littéraires des éditeurs indépendants, auprès des libraires, des bibliothèques et du public.
Or, les transformations de La Poste, l’abandon des tarifs particuliers ou intermédiaires, la libéralisation des services, les fermetures de bureaux, mettent aujourd’hui leur existence en danger. Ceci porte préjudice aux écrivains, à la création littéraire, aux éditeurs, aux libraires, aux lecteurs, comme à toute la chaîne du livre (graphiste, photographe, imprimeur…).
Des tarifs postaux abusifs, la réduction programmée à l’accès des tarifs « presse » par de nouvelles contraintes administratives, l’abandon des tarifs réduits (« coliéco » « sacs postaux de librairies »… le refus de La Poste d’appliquer le tarif « livres et brochures » sur le territoire national), etc… remettent en question la pérennité de l’édition indépendante, et par voie de conséquence, entravent le droit d’expression, réduisent l’économie du livre et affaiblissent la démocratie.
Des centaines de petites structures éditoriales sont aujourd’hui contraintes à réduire ou à cesser leur activité.
Les soussignés s’inquiètent de cette situation et demandent à l’Etat, aux ministères concernés et à la direction de l’entreprise publique La Poste de créer un tarif préférentiel pour les livres et les revues (indépendamment, pour celles-ci, de l’attribution, ou non, d’un numéro de commission paritaire), afin de garantir pour demain la diversité culturelle et la libre circulation des idées.
