#1219

Amusante découverte chez mon bouquiniste favori, tout à l’heure: une très vieille traduction d’un Uncle Scrooge de Carl Barks. Et pas n’importe lequel: le retour au Klondike! Le plus étonnant étant de découvrir qu’alors Picsou se nommait Harpagon (ce qui, ma foi, semble une bien meilleure adaptation) et que Donald vouvoyait son oncle (ce qui semble également bien plus logique, vu l’époque des récits de Barks). Moins bien, certaines cases sont redessinées avec maladresse, l’éditeur n’ayant visiblement pas eu accès à des documents originaux. Cette jolie brochure date de 1953.


#1218

Journée de contrastes et d’activités… étonnantes, hier: passé une partie de l’après-midi à aider ma collaboratrice Isabelle a peindre au pochoir le logo des Moutons électriques sur des coffrets en bois (une des étapes de la fabrication du coffret de luxe du roman de Léa Silhol que nous sortons en avril). Et le soir, j’assistai à une conférence de philo sur le thème du témoignage. N’ayant pas de formation philosophique, je trouve littéralement fascinant la manière dont le conférencier creusait un concept, en décompospant chaque élément. Concentration maximale — ayant mal dormi la nuit précédente, j’avoue que j’eus du mal à finir, mon écoute se faisant trop incertaine sur la dernière question pour comprendre celle-ci.

#1217

Den Haag 6

Une calme retraite afin d’écrire, c’est bien. Mais force est d’admettre qu’au bout d’une huitaine de jours, la solitude recommençait à me peser et, si je passais des journées paisibles, très concentré sur mon travail avec juste de temps en temps quelques pauses télé pour zapper entre chaînes locales et chaînes anglophones, il s’agissait au final d’une forme de tension, que je payai mes deux dernières nuits par de copieux cauchemars. Sans doute mon corps me disait-il déjà qu’il fallait que je revienne à mon quotidien lyonnais.

Je pense avoir rédigé une petite moitié de mon roman. La question étant: quand pourrai-je trouver le temps de m’y remettre, ensuite? Je repartis par un train régional pour Bruxelles, puis changement: TGV direction Lyon, avec comme il se doit un mignon retard. Allez, deux dernières images avant de passer à autre chose: la couverture du dépliant de l’expo Penguin, et trois cases d’un « comic strip » typiquement néerlandais (avec texte sous les images), recueil trouvé chez un bouquiniste. Ce Wipperoen avait pour auteurs Jan van Reek et… Raimond Bär. Ça ne s’invente pas.


#1216

Den Haag 5

Séjour bien réglé: levé vers 9h, petit déjeuner dans la vaste salle à manger (table immensément longue et murs lambrissés de bois sombre), écriture de mon roman jusqu’au déjeuner à 13h, retour à l’ordi jusqu’à 16h, l’heure du thé avec mon parrain, dans le petit salon lumineux attenant à ma chambre. Souvent, nous allâmes ensuite nous promener: dans la forêt tout proche, ou bien au sein des belles demeures d’ambassade, une fois sur la plage de Schreveningen — dans un vent si violent que nous peinions à avancer. Au-dessus de la mer de plomb, virevoltaient des ailes de wind-surf, comme autant de virgules sombres contre le ciel gris où perçait un soleil d’une pâleur lunaire mais d’un éclat brutal.

Je fis tout de même trois musées: le municipal, décevant puisque les Mondrian de la collection permanente ne sont pas exposés actuellement (étrange). Le Museum Meermanno, musée du livre où j’eus la joie de voir l’expo Penguin que j’avais manqué à Londres. Et last but not least, le Panorama Mesdag. Très en vogue juste avant l’avènement du cinéma, les panoramas ont disparus partout — sauf ici, à La Haye, où a survécue cette vision de Schreveningen vers 1850. Un véritable voyage temporel! L’illusion est complète: on émerge en haut de la plus haute dune, sous une pagode. Autour, tout autour, Schreveningen dans le passé, si parfait que l’on hésite à distinguer la limite entre le véritable sable et le mur peint. Et l’éclairage zénital en lumière naturelle ajoute encore à ce choc visuel, cette vision d’un temps enfouis ici presque palpable.

Les trams rouge et jaune passent dans un bruit de feraille sur les grandes artères rectilignes, quelques canaux font miroir au ciel blanc, trois tours archi-contemporaines dominent un centre-ville labyrinthique de ruelles étroites, souvent piétonnisées. Ville calme, charme provincial, déjà mon souvenir se fige en grandes images, douces et couleur de pluie.





#1215

Un peu la flemme de bloguer, là. Cherchez pas.

Reçu L’Onyre du givre, le recueil de mon cousin Bruno B. Bordier chez Rivière Blanche. J’ai fait une petite préface. Neuf nouvelles aussi belles qu’originales.

Bouclé (enfin) le prochain Yellow Submarine, « Envies d’utopie », qui traînait depuis des mois et des années… Trop de boulot(s) par ailleurs, il passait tout le temps après tout le reste… Enfin, beau sommaire! (ci-dessous) Et sortie en janvier 2008 (toujours chez le Bélial’), pile-poil pour le 25e anniversaire (gasp, déjà?).

Utopie et science-fiction, essai de typologie (Marie-Pierre Najman) – Ombres et lumières dans l’héritage de Campanella (Ugo Bellagamba) – De la démocratie en Amérique (et au-delà) (Ugo Bellagamba & Éric Picholle) – Escales chez Temporel ( Jean-Marc Tomi) – Allégorie déchue ( Leon Hunt) – Le rêve des étoiles comme utopie(s) – Helvéties rêvées, Helvéties réalisées (André-François Ruaud) – FICTION Un soleil d’hexagones (David Calvo) – Zippies (Maxence Grugier) – Ferals (Maxence Grugier) – Dernières nouvelles de l’utopie (Serge Halimi) – FICTION Retour au pays natal ( Jean-Pierre Hubert) – LECTURES d’utopie