#1274

Entre deux quintes de toux (rhume des foins, merci la campagne) et deux averses, je parviens à m’installer un peu sous le pommier pour écrire, le reste du temps dans la véranda. Je viens de dépasser la barre des 400 000 signes. Reste moins de 100 000 pour finir le roman, je pense. L’affaire de 4 ou 5 jours de travail sans trop me presser.

#1273

Il pleut. Tant pis: je travaille, j’avance bien. Dans les 30 000 signes par jour. Comme d’habitude, des doutes, bien sûr: n’est-ce pas trop contemplatif, ce chapitre? Et celui-là, est-il trop bavard? Enfin, je suis content d’écrire. La pluie fait un bruit assourdissant au-dessus de moi, sur le toit de la verrière. Le jardin est gorgé de vert.

#1271

Deux fois cette semaine que je mange chinois. L’autre soir chez une amie, et ce midi au restau. C’était bien meilleur chez l’amie, d’ailleurs, mais ce qui m’amuse tout en m’alarmant vaguement c’est la sorte d’acculturation qui fait que l’on mange désormais si souvent de la cuisine asiatique — et avec des baguettes! En même temps, je tire une espère de fierté puérile du fait que je manie plutôt bien les baguettes, art difficile, mais entre le saucisson-sauce moutarde présenté à la japonaise et dans une assiette carrée, la prolifération des boîtes à sushis, et les baguettes même à la maison… Ah ah, et là je rédige le découpage et les dialogues pour un manga français!!

#1270

Avant de partir à la campagne pour une vingtaine de jours — studieux: j’ai des tonnes de choses à écrire — je mets tout en ordre. Les maquettes/corrections des ouvrages de fin d’années des Moutons sont quasi bouclées, Yellow Submarine n’attend plus que les relectures, la compta/gestion est à jour et agréablement saine (deux mois qu’on fait un chiffre supérieur aux prévisions, ça fait du bien), des subventions sont confirmées, l’avenir ne semble pas trop bouché… C’est la satisfaction d’avoir ainsi tout en ordre avant de partir un peu.

Tout en sachant fort bien qu’à mon retour, il y aura des piles de courrier à trier, une relecture d’épreuves à effectuer illico (pour Folio-SF), des corrections à entrer d’urgence dans les maquettes avant départ(s) chez l’imprimeur, des commandes par chèque à traiter fissa, des factures à inscrire dans la compta, d’autres à établir dans la gestion, des dépôts à faire à la banque, des paperasseries ovines et personnelles… bref: l’habituel et assez peu agréable « coup de speed » de chaque retour.