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La littérature sérielle a encore quelques beaux jours devant elle, comme le prouvent les polars et thrillers à enquêteurs récurents, ainsi que les méga-séries à rallonge de la fantasy populaire. Il me semble cependant que, dans l’ensemble, l’art de la série télé a pris la relève de celui de la littérature populaire. Le rôle de divertissement de masse est sensiblement le même, le média est juste différent — plus efficace au niveau de l’agitation superficielle, c’est certain. Curieusement, alors que les films se multiplient, les producteurs télé n’ont pas encore réalisé que la fantasy pouvait aussi faire l’objet de séries. Mais la SF fait des beaux succès (la boutique NBC au Rockerfeller Center de New York débordait de merchandising sur « Heroes » et annonçait fièrement le lancement de « Bionic Woman », de toute évidence un remake des bons vieux Super-Jaimie), et je viens de me régaler de quelques épisodes d’une série britannique qui fait le pont entre les « teenage detectives » et la SF: « Sarah Jane Adventures », un spin-off des « Dr Who » destiné au jeune public.

Revu aussi un segment de la 3e et dernière saison de « Veronica Mars », en me délectant notamment de ses clins d’oeils: allusions à « Desperate Housewives » et à « Oz », scène en hommage au « Big Leibowski » des frères Cohen, pseudonymes délibérés (Adrian Monk dans un épisode, Carson et Nancy Drew dans un autre). Rob Thomas et son équipe avaient tout compris du plaisir de la littérature/série populaire et de leur mythologie.