#1361

Ce matin, je suis allé me promener à St-Etienne. Je sais, écrit comme cela c’est assez étrange. Mais il faut dire que j’apprécie ces petits voyages dans le temps — si si: St-Etienne ne s’est pas rendue compte que les années 1970 étaient terminée. La preuve, on y voit encore, aux frontons des magasins, les panneaux orange « Client Roi », qui ont disparu partout ailleurs, même à Chinon où mon grand-père avait ça au-dessus de la vitrine de sa boutique d’opticien. À St-Etienne, aussi, on peut trouver de vrais taudis et rues coupe-gorge comme dans les anciens romans populaires: une promenade dans le quartier du Crêt de Roc est étonnante, presque touchante.

Mais le véritable attrait de cette surprenante petite ville, pour moi, ce sont ses bouquinistes. Un en particulier, tenu par des vieilles d’une incompétence absolument désarmante, qui circulent au milieu de rayonnages croûlant sous une littérature populaire hors d’âge, au prix généralement pas marqué mais de toute manière dérisoire. Bon, on paye quand même en euros, mais c’est tout juste. Genre les fascicules Rouletabille chez Lafitte, à 4 euros les plus chers. J’en suis ressorti les mains noires de poussière et le sac lourd d’une provision d’iconographie pour de prochains « Bibliothèque rouge » (et de vieux Coney en vue d’un gros article qu’on m’a commandé hier matin).

En arrivant, la ville se ouatait d’un brouillard blanc et épais, c’était comme marcher dans les nuages accumulés par toutes ces années que la ville semble n’avoir pas vu passer… St-Etienne demeure loin de Valenciennes pour ce qui est de l’aspect « bulle de réalité différente », mais avec ses vieux tramways étroits, ses façades Art Nouveau et son relief torturé, elle est tout de même bien placée dans la liste des bizarreries urbaines.

#1360

Je suppose qu’à cette saison, il est coutumier de tirer le bilan de l’année qui s’achève. Eh bien, qu’elle s’achève donc, cette saloperie d’année 2007! Je n’ai pas encore assez de recul, mais considérée de ce bout d’an, elle me semble bien sombre: des morts, des pleurs, des déceptions, des pertes, des rejets, des insomnies, une intense solitude… Oh, plein de petits bonheurs aussi, de quoi survivre et remercier certains pour leurs bienfaits, mais ce fut rude. Alors je considère l’avenir avec espoir: vivement 2008.

#1358

Je ne suis pas en vacances, non, là ne se trouve pas la raison de ce léger silence. Bien au contraire: j’écris d’arrache-pied, m’étant remis à bosser sur la biographie de Nero Wolfe, l’Homme aux orchidées, pour le « bibliothèque rouge » new-yorkais de la fin d’année prochaine. Et le travail s’avère un peu plus ardu que prévu, le nombre d’enquêtes du duo Goodwin-Wolfe étant proprement débordant. Je n’en suis encore qu’en 1954 (Wolfe débute sa carrière en 1930 et disparaît en 1976) et cette bio atteint d’ores et déjà la longueur de celle d’Hercule Poirot (la plus longue de la collection à ce jour)… Afin que le volume ne devienne pas lui-même obèse, je vais être obligé de traiter la deuxième partie de carrière de façon un peu plus succinte. Ce n’est pas que simple — mais une activité ô combien plaisante!

Sinon, rien à voir: le weblog de mes djeun’s favoris, Axel et Félicité, trouve un très chouette rythme de carrière et devient un véritable fanzine, je trouve: je conseille la lecture de ce Monogandul de qualité. Et puis dans la catégorie blogues/zines que j’adore, y’a toujours le Moonmotel des camarades Daylon, Lasth et Mime. Et vous ai-je parlé des rêves de l’ami Al’? Eh ben c’est chose faite. Bonnes fêtes.

#1357


Vous avez des enfants ? Vous connaissez des enfants ? Vous connaissez des enfants gentils & normaux & méritants qui aiment la fantasy et les mondes merveilleux et les gnomes et les elfes et les dragons et la magie ? Vous ne savez pas quoi offrir pour Noël ? Vous pensez qu’il n’est jamais trop tôt pour inculquer à ces chères têtes blondes ou noires ou chauves ou whatever les principes fondamentaux d’une éducation pluriculturelle ? En d’autres termes, vous estimez qu’on ne peut pas avoir dix ans et ignorer ce qu’est une Banshee ou ce qui se passe durant la nuit de Walpurgis ?
La vérité, ma soeur, mon frère, ce livre est fait pour vous. Aux pinceaux : Arnaud Cremet (le grand, l’unique) et Vincent Dutrait. Aux textes : Fabrice Colin (le grand, l’unique) et AF Ruaud moi-même. Hein que quoi qu’est-ce ? vous demandez-vous, empli d’une légitime excitation fébrile. Simple : Le Grimoire de Merlin, c’est la fantasy pure sucre expliquée aux kids, une encyclopédie du merveilleux en plus de soixante chapitres avec des entrées sur, au hasard, les licornes, les arbres parlants, les fées des vents, les ogres, les sorcières, Gormenghast, les jardins secrets, Narnia, les frères Grimm, Peter Pan, Walpurgis, les portes magiques et j’en passe.
172 pages, couverture mousse, 16 euros – chez Hachette jeunesse.