Toujours dans le genre « teen detective », j’ai relu hier soir un des tomes des Sans Atout de Boileau-Narcejac, une petite série de polars pour la jeunesse que ces auteurs avaient fait dans les années 1970. Je n’en avais pas relu depuis ma propre adolescence. Sans Atout contre l’Homme à la dague, 1971. Étonnant: tout comme Nancy Drew dans les années 1930 et Michel Mercadier alias le Chat-tigre dans les années 1950, François Robion alias Sans Atout est un fils de grand avocat de droit pénal, et, tout comme ses illustres prédecesseurs, il connaît l’existence d’un enfant de la très haute bourgeoisie. Les Robion habitent un hôtel particulier, avec valets et chasseur, papa roule en DS et fréquente châtelains et médecins, tandis que le jeune François, 15 ans, appelle sa mère depuis sa chambre sur le téléphone intérieur… Laquelle maman est une digne femme au foyer, dont on nous affirme que son intuition est infaillible (alors même qu’elle n’entend goutte aux manigances de son fiston chéri) et qu’elle « connaît mille trucs pour entretenir la maison ». Tout de même, elle se fâche: « Tu vois, François, on ne peut pas te laisser seul. On essaye de t’élever convenablement et puis, tout de suite, tu abuses. Tu te conduis comme ces garçons à guitare et à chemises à fleurs. » Tout cela est délicieusement réac. Dire que, de nos jours, on étudie ces ringardises au collège!
Excellent, tout ça.
J’avais lu ces livres dans les années 80, ça ne m’avait pas choqué. Marrant comme le regard change.
réac, réac…t’aurais envie que tes enfants deviennent des babloches à djembé ??? pourquoi pas des punkachiens ??
Heureusement que Nagy-Bocsa est là pour remettre un peu d’ordre dans cette vaste dégénérescence post soixanthuitarde…
En même temps, le fric, c’est le nerf de la guerre, à un point ou un autre. Même les Trois jeunes détectives d’Alfred Hitchcock (enfin, c’était le nom sur la couverture!) avaient recours dans leurs déplacements à une luxueuse limousine pilotée par l’impeccable Warrington — mais elle ne leur appartenait pas.