Where no man (in a sane mind) has gone before. La nuit dernière, expédition à Craponne. Dans une Kangoo jaune, avec musique de Michel Sardou un moment en fond sonore. Brrr. Ah, et j’oubliais presque: au sein d’une sévère tempête de neige. Tout ça pour aller voir une pièce de Tchekhov, on n’a pas idée! Ils ont pas de salles, à Lyon, que le Conservatoire est obligé d’aller enterrer ses spectacles dans une fort lointaine banlieue?
Et puis c’est riant, Craponne. « Fastfood »: ah ben non, plus de pizzas avant 1h40. Nous échouâmes vers minuit, au retour, les estomacs hurlants, dans le parking obscur d’un MacDrive suburbain, la loupiotte éclairant juste assez le dehors pour que l’on distingue une rangée de poubelles vacillant sous la bourrasque nocturne.
La pièce, sinon, était bien chouette. On m’avait annoncé une mise en scène genre David Lynch, en fait c’était franchement les Robins des bois à Halloween. Très marrant, très grinçant, impeccable. Si seulement on n’avait pas subit la première partie, ç’aurait été encore mieux: le théâtre intello dans toute sa caricature, avec diction entre ânonnements et beuglements gratuits, dialogues en abstractions de querelles hétéros et dramaturgie prétentiarde.