#1630

Deux jours à Paris. Lundi, une journée de cours à donner à Montreuil (formation continue pour libraires). Mardi, parlé 3h dans un micro de France Culture, de séries télé britanniques. Benoît Lagane prépare pour cet été une émission en douze parties sur les séries, avec Éric Vérat (un ancien du « Guide du téléfan »), où mes réponses seront saucisonnées au fil des émissions. Le lieu d’enregistrement était agréable: la cafèt’ de Radio France, au dernier étage — horizon de toits en zinc et de terrasses blanches, avec la vieille demoiselle de Gustave Eiffel qui se hausse du col pas très loin, de l’autre côté de l’eau. Elle est brouillée par le temps maussade si parisien. Le centre des bâtiments de la Maison de la Radio est fantômatique: gainé de draperies blanches, pour travaux. « Pour une fois nous avons quelque chose à vous cacher », proclame un astucieux slogan en immenses lettres noires.

Ensuite, j’avais dans l’idée d’aller voir l’expo Eiffel, justement, à l’Hôtel de Ville. mais alors qu’elle est censée être non-stop elle est fermée, et une longue queue patiente. Je n’en ai pas envie: tant pis, encore pas d’expos cette fois-ci, il commence enfin à faire un peu beau, je vais marcher. Dérive entre l’Hôtel de Ville et la Gare de Lyon, lentement, en zigzaguant, le nez en l’air. Églises Saint-Gervais (d’une belle austérité) et Saint-Paul-Saint-Louis (superbe baroque pseudo-italien). Étrange comme dès lors que l’on entre dans une de ces églises, le silence vous enveloppe complètement, à deux pas du brouhaha urbain. Comme le dirait Terry Pratchett, ce sont des lieux où le silence émet une sorte de bruit, une bourdonnement de silence.