A relire, avec un grand bonheur et un certain frisson, le deuxième tome de la série de Susan Cooper (autrefois traduit sous le titre L’Enfant contre la nuit), roman ployant sous la neige, je me souviens soudain qu’étant ado, je trouvais absurde que Noël soit le 25 décembre: enfin quoi, la neige, en région parisienne où j’habitais, tombait uniquement en février! Il fallait déplacer cette fête, pour qu’on ait un Noël blanc.
De manière générale, le monde me décevait, comme je grandissais. Ainsi, la clairière un peu mystérieuse que j’avais chaque fois du mal à retrouver, loin dans la forêt, était brusquement devenue cette chose prosaïque et haïssable entre toute: un terrain de sport. Et la maison abandonnée, contre laquelle se dressait une colline qui formait, entre sa pente et le côté de la façade, un idéal terrain d’aventure, était chaque jour plus vandalisée — au point que les autorités durent se résoudre à l’abattre, alors qu’elles avaient prévu de la conserver et de la rénover.
Le monde n’est pas marrant.