De même que j’aime beaucoup les versions illustrées de livres, j’aime également les adaptations filmiques — qui fonctionnent pour moi moins comme des oeuvres autonomes (alors que la critique à tendance à ne parler que du film, comme s’il ne s’agissait pas juste de l’ombre portée par un roman) que comme des illustrations — des illustrations qui bougent. Et ainsi, j’aime beaucoup regarder des versions différentes de certains de mes romans favoris: les Jane Austen, bien sûr, que la BBC ne cesse de retourner et re-retourner (j’ai un nouvel Emma à voir), mais aussi Retour à Brideshead d’Evelyn Waugh, dont j’avais vu l’adaptation télé il n’y a pas très longtemps, très belle, et dont j’ai regardé hier soir la version ciné — superbe aussi, et intéressante dans la manière dont elle reconstruit l’exposé de l’intrigue. L’intelligence et la droiture de Charles Ryder, le tragique destin de Sebastian Flyte, la sensualité, le quant-à-soi britannique, la beauté de Venise, la perversion catholique, tout est admirablement rendu, animé, et jusqu’à la musique qui concoure à restituer l’ambiance de cette histoire fascinante.