Je disais l’autre jour toute mon admiration de l’art de François Avril. Justement: un livre vient combler mon désir d’enfin voir réunis un grand nombre de ses dessins urbains. Paris.Tokyo.New-York.Bruxelles est, chez l’éditeur belge Champaka, un coûteux mais grand moment de bonheur graphique. À force d’épure, presque d’abstraction, toute en lignes tremblées, infiniment frêles, Avril « capte l’âme, d’avantage l’idée d’une ville que ses formes immédiatement visibles ». Il va à l’essentiel, n’hésitant pas pour cela à inventer des rues, ajouter un bar, une affiche… Cette démarche de discrète réinvention pour mieux illustrer me semble particulièrement visible (et amusante) dans ses dessins de Bruxelles, où une « Van Melkebeke Straat » m’a fait sourire d’emblée (c’était le nom d’un ami d’Hergé à l’idéologie embarrassante). Maintenant, ne me reste plus qu’à espérer qu’Avril dessinera aussi mes villes favorites: Londres, San Francisco et Amsterdam, un jour?
Euh, Jacques Van Melkebeke était un ami de Jacobs mais un peu moins ami avec Hergé. Quant à ses problèmes à la libération, c’est un peu plus compliqué qu’une simple « idéologie douteuse ». Tous les détails dans le livre de Benoît Mouchart « A l’ombre de la ligne claire » paru chez Vertige Graphic.
Mais cela n’ôte rien au talent de François Avril 😉