Un copain écrivain m’a dit un jour que ça s’appelait « l’effet porte-manteau »: le fait de lire un auteur, de tant s’imprégner de sa voix, de son rythme, qu’ensuite on écrit (volontairement, de préférence) un texte « sous influence ». Il m’arrive ainsi très souvent de me replonger dans, tout à la fois, Simenon et Flaubert, lorsque je veux écrire un nouveau texte de mon cycle polar-uchronique… Ces lectures précises m’aident à me remettre dans l’atmosphère, la teneur vocale, pour ainsi dire, de ce que je veux faire avec ce cycle. Il en va un petit peu de ces lectures/influences familières comme si l’on ajoutait quelques gouttes d’un colorant, ou bien une bouffée de parfum. Et puis, en ce moment, je lis pas mal de poésie: Jacques Réda en particulier, pour un projet un peu étrange que je me promets depuis longtemps de cultiver avec un ami graphiste.
Ca me plait tout cela :
Je suis ici. Ici, c’est donc le point central de mon existence, l’exact milieu de tout dans un univers à l’énorme circularité variable où n’importe qui, n’importe où, est fondé à penser de même’
Le sens de la marche, p.206