Ces jours-ci, que je trouve enfin le temps de re-penser au prochain volume de Yellow Submarine, sur les envies d’utopie, je me disais qu’il fallait que je réécrive à Jean-Pierre Hubert pour qu’il m’envoit sa nouvelle, car il avait ommis de le faire.
Et ce matin, une amie m’apprend la très triste nouvelle: Jean-Pierre est mort lundi.
Merde. Je connaissais Jean-Pierre Hubert depuis longtemps, je l’aimais beaucoup, l’admirais en tant qu’écrivains et l’appréciais en tant qu’homme. C’est grâce à Jean-Pierre que j’avais fait mes tous premiers pas dans la vie éditoriale: grand amateur de sa prose, je lui avais demandé un jour pourquoi il n’avait pas réuni ses nouvelles en recueil. Bah, je ne saurais pas choisir mes textes, m’avait-il répondu. Pourquoi ne ferais-tu pas le choix? avait-il aussitôt ajouté. Ensemble, nous avions donc travaillé sur son recueil, je lui avais fait retravailler une petite nouvelle utopiste — celle que, finalement écartée par nous du recueil, je voulais depuis longtemps reprendre dans YS — et écrire une longue et belle novella. L’éditrice, Elisabeth Gille, avait refusé que mon nom apparaisse dans le volume — à l’époque, ces choses-là (devenues courantes maintenant) « ne se faisaient pas ». Toujours généreux, Jean-Pierre m’avait donc payé de ses deniers et le recueil Roulette-mousse fut publié en 1987 chez Denoël, dans la collection « Présence du Futur » — sans mon nom mais qu’importe: je demeure très fier de mon premier livre « pro ».
Oh. Cruauté du destin, parfois…
C’est bien triste.