>> Devon & Cornwall (2)
Totnes — Première reprise de contact avec le charme d’une petite ville british, simple et belle dans son habit de façades pastelles, de pierres médiévales et de pluie battante.
La rue principale exhibe deux des forces que j’admire dans les boutiques anglaises: la gastronomie — et zut aux sots qui s’imaginent toujours que la cuisine anglaise est mauvaise: comment encore le croire devant les vitrines de salons de thé, aux étalages d’épais gâteaux couverts de crème, de scones dorés et de tartes appétissantes? — et les librairies. Avec un constat presque démoralisant pour le petit éditeur français que je suis: si plus personne ne semble acheter de livres en France, il suffit de remonter l’artère commerçante de n’importe quelle petite bourgade britannique un peu cossue pour y voir quantité de librairies. Totnes ne lésine pas: une bonne dizaine de bookshops sur bien peu d’hectares. Ah, s’il en allait pareillement chez nous!
À la Poste, où je me suis rendu afin de faire provision de timbres, une vieille dame plaisante gentiment avec la guichetière, explique que cela va être l’anniversaire de son frère, puis se penche vers sa voisine de guichet, tirant sur sa manche de gilet avec un « Hello my dear » souriant.
« Lovely morning isn’t it? » plaisante l’autre, tandis que la grêle martelle avec violence le perron du post-office. « Mais attention aux coups de soleil », ajoute-t-elle.
Euh, captain dear… Je crois que dans « n’importe quelle bourgade britannique un peu cossue » le terme important est « un peu cossue ». Parce que personnellement, j’ai reside dans « plus qu’une bourgade » (40 000 habitants) britannique pendant onze moi et hormis un Smith, il n’y avait pas la moindre librairie. Je doute tres fortement que toute la Grande-Bretagne soit aussi fournie que Totnes en matiere de bookshops.
Would that it were, though!
Eh bien, je ne sais dans quelle ville terrible tu étais, cher anonyme, mais j’ai regardé dans les autres villes par elsquelles je suis apssé la semaine dernière – et j’ai constaté qu’il y avait des librairies bien visibles à Exeter, Truro et St-Ives. Et je m’étais déjà fait cette même réflexion il y a quelques années, en passant à Salisbury. ceci dit, à Plymouth ça a l’air le grand désert – cette ville est abominable!
En fait, j’etais pas anonyme, j’avais juste pas compris comment choisir une identite.
Plymouth, c’est la ville ou j’ai fait mon premier sejour linguistique en 1975 et je peux te dire que deja a l’epoque, on ne trouvait pas des librairies dignes de ce nom a tous les coins de rue. On n’en trouvait meme pas du tout. La seule que je frequentais regulierement, c’etait une librairie d’occasion.
La ville terrible ou j’ai passe onze mois, c’est Kettering, pas loin de Northampton, residence de notre Moor(e) prefere. Je me demande si la presence d’une bonne bookshop ne depend pas de celle d’une communaute intellectuelle minimum, par exemple une universite, ou au moins une grammar school correcte.
Yep, c’est de toute évidence ainsi que ça se passe – et de plus Totnes est visiblement une petite ville où les « bobos » se sont installés, à en juger, outre le nombre de librairies, par la présence de boutiques « organic » et autres plans new-age…