Trois matins que je rêve de plages.
Certes, le froid extérieur pourrait expliquer une telle réccurence… s’il s’agissait de plages estivales, de sable chaud et grand soleil. Mais non point: je rêve de rivages hivernaux, de fronts de mer urbains et de vagues grises, d’errances solitaires dans des villes à découvrir et de voyages dans des lieux qui se nomment St-Nazaire, Nantes ou Londres — mais n’ont en fait rien à voir avec ces cités réelles.
J’ai toujours rêvé de villes, j’ai souvent rêvé de rivages, mais ce qui m’étonne cette fois c’est l’insistance d’un tel motif. Et de me réveiller ce matin avec, tournant en tête, une phrase lu hier dans une nouvelle de Roland Fuentès: « se confronter à ton exceptionnelle faculté d’être absent », que venait de me sortir, en reproche, un des personnages de mon théâtre onirique. Humeur mélancolique? Pas vraiment, pourtant: je suis fasciné, comme toujours, par les paysages que me créent mes songes, et éprouve un certain plaisir à marcher sur ces grèves inventées.