Un désavantage d’un voyage parisien, c’est ce que je me retrouve très rapidement en manque de thé. Car j’ai renoncé à commander du thé dans les bistros français, ce que l’on nous sert n’étant généralement qu’un atroce Lipton Yellow, corrosif et, je le soupçonne, radioactif. À défaut, et parce qu’il faut bien siroter quelque chose lors des pauses bistro, j’ai cherché un pis-aller: je déteste le café et ne digère pas le chocolat, je commande donc un « grand crème » (c’est-à-dire un café crème, en langage parisien). Le premier de mon séjour, à Maison-Alfort, fut délicieux. Tous les suivants furent médiocres. La plupart des cabaretiers ne comprennent visiblement pas la signification du mot « crème » dans un grand crème. Ils mettent donc du lait, pouah, alors qu’avec de la crème, réellement, c’est si bon. Et comme de juste le grand crème le plus infect que je bus fut près des Champs-Élysées, à un prix double de partout ailleurs. Logique.
Le Lipton Yellow, c'est le mal.
Mais quand on demande un Earl Grey, normalement, on l'obtient (ou on change de crémerie)
Alors il vous faut faire une circuit psychogéographique des maisons de thé parisiennes(Thés de Chine, Yam Cha, Tamayura, Dammann, Jugestudo, Zen Zoo, Thés Georges Cannon…) pour mêler à Paris des flagrances de Japon ou de Chine… l'occasion de déguster et de se réapprovisionner !
Sinon, il reste tout de même quelques salons de thé réputés pour leurs gâteaux qui profitent de la présence de maisons de thé dans les parages pour servir de savoureux breuvages (je pense au joli Loir dans la théière, dans le marais, non loin de mariages frères ; au salon de thé installé dans la merveilleuse galerie Vivienne, qui fait ses thés glacés à partir de mélanges maison et sert une sorte d'anichai assez réussi)…