Ayant terminé, ou peu s’en faut, la mise en page de Super-héros ! par Jean-Marc Lainé, je me trouve plus ou moins libre de ne me concentrer que sur mon polar jeunesse, qui avance tranquillement — hem, à part bien sûr la lecture de plusieurs manuscrits (les débuts des prochains romans de Tim Rey et de Jean-Philippe Jaworski, et de l’essai sur Steve Ditko). Et puis, hier, repos: je me suis rendu dans la campagne près de Bourgoin-Jallieu, chez les parents de mon vieux copain Jérôme. Outre l’amitié, l’attraction des lieux est double: la piscine de la mère et la collection de vieux journaux du père! J’ai donc nagé alternativement dans l’eau bleu et dans le papier jaune.
Comme par un fait exprès, Jean-Daniel Brèque m’avait signalé le matin-même un article de 1913, dans The Strand, qu’il venait de dénicher et qui m’intéresserait pour ma bio de Lupin (Alphonse Bertillon sur les gentlemen-cambrioleur, que rêver de mieux?), et je suis tombé au sein d’une série de vieux Canard enchaîné sur un article d’octobre 1926 également très précieux pour mon Lupin… Je viens donc de pratiquer encore quatre délicieux ajouts à cette bio, qui craque presque aux entournures.
Et puis sinon, comme vous exprimer mon délice à plonger dans tous ces vieux journaux, à consulter le Petit Journal, à voir l’évolution de Match, à admirer de grandes photos de l’enquête sur Landru dans Voilà… Mieux encore, à voir pour de vrai des numéros de périodiques dont j’avais seulement entendu parler, le Chat noir, le Charivari, la Vache enragée? Et le pompon, ce journal anarchiste, La Feuille (datant de 1897), au slogan imparable: « Dix assassinats pour un sou »?! Sans parler de journaux de l’époque révolutionnaire, dont le plus ancien date de 1797 — émotion de tenir une telle feuille entre mes mains.