Lu: Lisbonne, voyage imaginaire, de Raphaël Meltz sur des illustrations de Nicolas de Crécy (Casterman).
Acheté pour les illus, bien sûr: De Crécy est un fabuleux artiste, au style très personnel, et si je n’aime guère les scénars de ses bédés, hélas, j’ai toujours adoré sa « patte ». Ici il nous offre des dessins grand format, une sorte d’exploration personnelle d’une ville, et c’est le bonheur! Amoureux comme je le suis des villes, je ne pouvais que craquer — d’ailleurs j’attendais ce carnet de voyage avec impatience, sachant qu’il devait sortir. De plus, Lisbonne est une ville qui m’attire bien — je sais que je serai peut-être déçu le jour où j’irai, un peu comme je fus déçu par Barcelone (je crains la crasse, par exemple…), m’enfin j’ai tout de même envie de la voir, de la découvrir…
Ici, Nicolas de Crécy griffonne des pans de mur, reproduit un fragment de trottoir, aussi bien que la vue d’une rue, le panorama à travers une fenêtre, ou une enfilade de toits… C’est totalement subjectif, pas du tout « touristique », ce pourrait presque, par moment, être une toute autre cité — et voilà un élément qui me séduit dans son bouquin: il déniche du « pas banal » aussi bien qu’une sorte d’universalité des villes…
Le texte pour sa part est un peu prétentieux de ton, mais astucieux dans le principe: l’auteur y colle, y compile, une foultitude de citations sur Lisbonne, afin d’en (re)constituer un portrait à la fois précis & impressionniste — alors qu’apparemment il n’est jamais allé à Lisbonne!