Retour des lectures « obligées », c’est-à-dire pour tels ou tels travaux. Mais c’est un plaisir: mon copain Vivian Amalric a relancé la machine pour la réunion du volume Jeunes détectives, les vies en « Bibliothèque rouge », dont je lui ai confié la gestion. Je dois écrire plusieurs articles pour ce volume, et je suis donc en pleines lectures de polars jeunesse anciens — en l’occurrence, pour le moment, les Malcolm Saville. Inconnu en France, cet auteur anglais fut sans doute le principal concurrent d’Enid Blyton dans les années 50-60, mais avec un niveau stylistique et une profondeur humaine incomparables. En fait, je crois que les Saville sont vraiment parmi les meilleurs livres de ce genre que j’ai lu. Ses héros sont extrêmement attachants, très bien campés, il y a un peu de psychologie, une bonne dose de réalisme, une vraie attention aux autres, un très bel « esprit des lieux » également (Saville écrivit aussi beaucoup de guides touristiques), des descriptions et des situations captivantes… J’adore, quoi. Et tant pis si ça n’a jamais été traduit, à une exception, j’estime qu’un tel auteur mérite son propre chapitre. J’ai relu les premiers « Club des Cinq » (en V.O.) et bon sang que c’est atrocement mal écrit, et rudimentairement brossé! Ça pique les yeux. Malcolm Saville, par comparaison, est un véritable baume.