Le roman américain est terriblement trendy, hypra branché. C’est le nouvel arbitraire de la culture dominante, dirait l’universitaire dont j’ai parcouru un papier hier soir. On découvre enfin Richard Powers ou Jonathan Lethem, des années après que je les ai lus (j’avais même conseillé à un éditeur de publier du Powers, mais il n’en fit rien). Et tandis que tout les intellos, de mon copain libraire Cissé à mon tonton Jean en passant par Fabrice Colin, par exemple, se gargarisent de la littérature américaine contemporaine, eh bien, les hasards de mes envies et de mes recherches font que moi je n’en lis plus tellement… Mais je prends grand plaisir à recevoir, chaque mois, une revue culturelle ô combien américaine: The Believer. C’est publié chez l’épatant éditeur McSweeney’s, et c’est assez étonnant, chaque sommaire est inattendu. On a publié dans le dixième Fiction un petit article qui en venait, d’ailleurs. Et là, ce mois-ci, je me suis délecté d’un long papier sur un copain de Brautigan, Don Carpenter, et d’un autre sur un duo de mythologues japonais de 1908 ! Je me demande même si on ne pourrait pas le traduire pour la nouvelle mouture du Panorama, celui-ci. Seulement un article médiocre, ai-je trouvé: un entretien de Francis Ford Coppola avec une copine à lui, critique gastronomique, où ils papotent des bouffes qu’ils ont faites et des recettes qu’ils aiment. Uber-snob et passablement ridicule.
the believer ! génial !
Mon dieu! The Believer! Une revue de CINÉMA! Mais es-tu malade, André? Toi, le cinéma? Rooooh.
André non, pas un magazine américain, pas toi, non!
ce n'est pas une revue de cinéma, Daylon, pas du tout, ils ne parlent quasiment jamais de cinéma, mais surtout de littérature.
Ça c'est drôle. J'ai acheté ce numéro à Londres à la librairie de la Tate Modern, attiré par la couverture de Charles Burns et décidé par l'article sur Don Carpenter, l'ami chez qui je logeais venant de dévorer Hard Rain Falling.