Avant de me mettre à la mise en page du Dico féerique (hâte !), je vais tout d’abord bosser sur celle du livre de mon camarade Alexandre Mare, Sexe ! (à sortir en février), et sur celle du recueil de nouvelles de Timothée Rey, aussi, qui pour ne paraître qu’en mai doit pourtant faire l’objet d’une demande de subvention tout d’suite (c’est pas que simple). Je viens de lire la nouvelle supplémentaire fournie par Tim pour compléter son sommaire, et comme d’habitude c’est un pur bonheur. Ces Nouvelles de Tibbar sont d’une beauté et d’une fantaisie renversante… Extrait, juste pour le plaisir.
Ils dévalent quelques toises sur l’autre versant puis se mettent en route vers le sud, se frayant au travers des herbes un chemin parallèle à la crête. La mer, à main droite, toute chair-de-poulée par la brise qui vient ensuite décoiffer graminées et enfants, badigeonne d’une écume nerveuse le pied de la digue qu’excave, de loin en loin, une mince faucille de sable. Au ras des flots fusent des oiseaux de mer, stahife ou doldol — certains, ceux qui volent à reculons, poussent des clameurs de panique, la tête pointée vers l’arrière, les ailes claquant convulsivement et la queue prenant de plein fouet le vent de la course. La proximité de l’IUFMM, au sud-ouest de l’Uelbate, est apparemment à l’origine du phénomène. « Une malencontreuse fuite d’ondes bassemagiques que nous tenterons de réduire à l’avenir », ont reconnu les délégués de l’université venus faire le tour des villages de Platope côtière, il y aura deux ans cet hiver.