Oh chic, jolie surprise à l’instant: le facteur des colis m’a apporté mes exemplaires de Quête dans le Monde noir, mon nouveau bouquin pour la jeunesse, le troisième album que je co-écris avec Fabrice Colin. C’est chez Deux coqs d’or. Les autres fois on n’avait récupéré des exemplaires d’auteur qu’après sortie de justesse ou en retard en librairie, donc recevoir celui-ci si tôt est une plaisante surprise — qui s’explique sans doute par le fait que, ce coup-ci, l’imprimeur est en Italie, pas en Chine. En tout cas, ça fait un sacrément gros et grand pavé, et le travail de mise en page est comme toujours assez imaginatif. Illustrations par Arnaud Cremet, Vincent Dutrait, Miguel Coimbra, Nicolas Fructus et Mathieu Leyssenne pour les reprises, et par Godo et Amandine Labarre pour les nouvelles. Il s’agit d’un « livre dont tu es le héros », avec en prime des énigmes à résoudre. Le tout constituant une aventure dans le Monde noir, le continent où tous les monstres et merveilles de notre imaginaire existent pour de vrai. Le lecteur-héros doit se lancer à la recherche de William Carnacki, pour pouvoir regagner notre réalité. Outre que l’on visite quelques contrées magiques non abordées dans l’album précédent, nous nous sommes aussi amusés à glisser un petit aspect steampunk.
Archives de l’auteur : A.-F. Ruaud
#1941
Superbe formule de Iain Sinclair pour évoquer les pubs de Londres: « These old brown boozers are London fictions in embryo, waiting for the right ventriloquist. »
#1940
De temps en temps, il me faut me reposer. Le marathon de maquette sur les deux livres à crocs (Vampires! et Bit-lit!, parution novembre chez les Moutons électriques) étant plus ou moins terminé et les problèmes de planning des réimpressions étant résolus, je me suis donc autorisé un week-end de repos.
Durant lequel j’ai non seulement profité du silence pour dormir (car hélas la semaine est désormais fort bruyante, du fait des travaux voisins), mais aussi pour regarder pas mal d’épisodes de Bones — cette série me plaît en définitive beaucoup ; c’est avec Castle un intéressant courant de polar américain à la fois noir et humoristique, on y retrouve finalement un esprit à la Magnum, et ce jusqu’à un véritable fantôme dans un épisode — et pour continuer à lire la toujours amusante Gail Carriger (Blameless, troisième tome de la série Alexia Tarabotti). Si amusante en fait que je me demande si cette autrice mystérieuse (le copyright n’est pas à Gail Carriger mais à Tofa Borregaard, patronyme surprenant s’il en est) ne serait pas un pseudo de Barbara Hambly. En tout cas, l’esprit et le style sont identiques, et je ne peux que m’en réjouir.
Travaux disais-je: ceux-ci transforment hélas assez considérablement mon environnement. Je pense qu’une fois achevés, les nouveaux bâtiments ne seront pas bien hauts donc pas plus gênants que ce qu’il y avait avant, mais en attendant, quelle plaie. Le bruit, les chocs, les cris, la poussière… Et l’autre week-end, une lumière clignotante oubliée tout en haut de la grue géante qui dresse sa carcasse orange devant mes fenêtres. En pleine nuit, je fus réveillé, non par ce phare intermittent, mais parce que dans le salon la petite chatte noire jouait ardemment avec le reflet de cette lumière sur le parquet. Hier, l’irruption des travaux dans mon quotidien fut nettement plus agréable: comme il y avait beaucoup de vent, le drapeau fiché au sommet de la grue claquait avec force. Cette rumeur m’a fait penser à celle du bord de mer, ce qui n’était pas déplaisant.
#1939
Eh oui, quand je suis silencieux comme cela, c’est signe de fatigue — ou de gros boulot. Les deux, en ce moment. Pas trop le temps de souffler, tête dans le guidon (si je puis dire, s’agissant d’un ordinateur et on d’un vélo) et toutes ces sortes de choses. Heureusement, certains trouvent le temps de rire, pendant ce temps-là — nice hoax.
#1938
Entre deux tranches de maquette, je trouve encore le temps de lire, mais pas de manière aisée: le soir souvent je suis un peu trop fatigué, et j’opte plutôt pour un épisode de Skins ou de Bones, un téléfilm sur Boy George ou un documentaire sur les saisons en Angleterre… (si, si) Néanmoins, le matin par exemple, je lis: Le Fond du ciel de Rodrigo Fresan — ooh, pour une fois un auteur archi actuel et branchouille, genre les lectures de l’ami Colin. Un peu verbeux, ce roman, le narrateur se regarde écrire, ça fait partie du jeu de cette fiction. Mais sinon, que d’étincelles! Un roman sur la science-fiction. On sent que Fresan a lu le Kavalier & Klay de Chabon et a voulu faire pareil, mais cette fois avec des auteurs de SF. And for something completely different: la deuxième autobio de Stephen Fry, The Fry Chronicles. Où il aborde enfin ce qui nous intéresse vraiment: ses années d’études à Cambridge, ses débuts d’acteur, tout ça. Drôle, brillant, fin, touchant: Fry, quoi. Je me surprends à éclater de rire à une anecdote ou une tournure de phrase. Et je l’ai tellement entendu qu’en le lisant, j’entends sa voix. Révélation périphérique, au passage: Sherlock Holmes était forcément un homme de Cambridge. Il faut que j’ajoute cela dans notre bio du grand détective, Fry m’a donné les arguments pour enfin trancher entre le bleu sombre et le bleu clair.