Froid glacial. Suis resté ce matin au chaud de l’appart de poche de Thibaud (pas d’exposition à Beaubourg, snif: y’a grève) et ai un peu bossé sur le 2e tome du Dico féerique. Repas et blabla avec Alexandre Mare, et enfin réunion des représentants. Ouf: je rentre à ma maison…
Archives de l’auteur : A.-F. Ruaud
#1781
Petite halte au sein de la rude froidure parisienne, dans le joli petit appart que me prête gentiment Thibaud Eliroff, merci copain. J’étais hier au salon de Sèvres, à l’ambiance toujours fort sympathique – c’est l’occasion de voir quantité d’amis zet relations, ceux du fan/prodom parisien aussi bien que quelques autres, venus par exemple de leurs lointains Valenciennes ou Epinal, et se voir « en vrai » fait toujours un bien fou. L’affluence publique ne fut cependant pas au rendez-vous, ce qui me semble diminuer non moins fortement la portée d’un tel événement. Est-ce la crise, le froid, un éventuel manque de com, je ne sais, je constate simplement et suis un brin déçu d’avoir si peu signé.
Ce matin, promenade aux Halles avec les amis Heliot et Mauméjean (il n’y a vraiment que ces deux pervers pour parvenir à me traîner dans un centre commercial peu de temps avant Noël…), longs palabres, échanges et plans sur la comète (Xavier qui sait toujours tout me dit que mon Voleur masqué est le meilleur placement de la collection « Chambre noire », wahou), avant que je n’aille déjeuner non moins longuement dans un resto éthiopien en compagnie du Daylon et de mon oncle Jean. Suis aussi allé à Orsay (comme d’habitude, dirai-je), dont l’expo sur l’Art nouveau est tout à fait anecdotique (une poignée de rapprochements avec les sixties psychédéliques et hop, c’est bouclé) ; mais Ensor, ah, Ensor ! Hautement recommandable. Un énorme talent du dessin et des tableaux souvent saisissants, très loin du banal, lumineux, vibrant, grimaçant, bouillonnant. Impressionné je suis.
(oh, et mon iPhone fonctionne enfin, c’est fou)
#1780
Week-end parisien, pour le salon de Sèvres. Viendez-y! (et toujours sans portable: bientôt un mois que je demande à Orange de mettre en route mon abonnement, ils sont formidables)
#1779
Je cause dans le poste: une interview par mon vieux copain Michel Rossillon réalisée l’autre jour au festival de Cluses, et diffusée sur Radio Mont Blanc.
#1778
Lu (ou relu) les neuf tomes de De cape et de crocs. C’est aux sources de l’imaginaire science-fictif que plonge cette formidable saga : Don Lope de Villalobos y Sangrin, le noble hidalgo, et son compagnon d’aventure le gentilhomme français Armand Raynal de Maupertuis, évoluent dans un univers qui tient tout d’abord de Voltaire (avec aussi l’Avare de Molière), emprunte aux récits de piraterie et aux voyages des grands explorateurs, puis plonge tout droit dans l’œuvre de Cyrano de Bergerac — en montant sur la Lune, astre d’utopies pacifistes, de poésie comme seule monnaie et de figures stylistiques incarnées dans le paysage. Le moindre des miracles de cette bande dessinée sans pareille n’est pas de parvenir à toujours rebondir, à toujours surprendre, à esbaudir et à faire frémir, avec tant d’éléments apparemment disparates. Les beaux exploits du loup et du renard (ainsi que d’un petit lapin) résonnent des échos des sciences, philosophies et fantasmes des XVIIe et XVIIIe siècle, alexandrins et vers galants forment l’essentiel des échanges, ça grimace et ça galope, ça ferraille et ça pourfend, et au scénario furieusement culotté d’Alain Ayrolles répondent les dessins incroyables de précision et de surcharge (pourtant éminemment lisible) de Jean-Luc Masbou. Un miracle de jubilation.