#1727

Avant de me mettre à la mise en page du Dico féerique (hâte !), je vais tout d’abord bosser sur celle du livre de mon camarade Alexandre Mare, Sexe ! (à sortir en février), et sur celle du recueil de nouvelles de Timothée Rey, aussi, qui pour ne paraître qu’en mai doit pourtant faire l’objet d’une demande de subvention tout d’suite (c’est pas que simple). Je viens de lire la nouvelle supplémentaire fournie par Tim pour compléter son sommaire, et comme d’habitude c’est un pur bonheur. Ces Nouvelles de Tibbar sont d’une beauté et d’une fantaisie renversante… Extrait, juste pour le plaisir.

Ils dévalent quelques toises sur l’autre versant puis se mettent en route vers le sud, se frayant au travers des herbes un chemin parallèle à la crête. La mer, à main droite, toute chair-de-poulée par la brise qui vient ensuite décoiffer graminées et enfants, badigeonne d’une écume nerveuse le pied de la digue qu’excave, de loin en loin, une mince faucille de sable. Au ras des flots fusent des oiseaux de mer, stahife ou doldol — certains, ceux qui volent à reculons, poussent des clameurs de panique, la tête pointée vers l’arrière, les ailes claquant convulsivement et la queue prenant de plein fouet le vent de la course. La proximité de l’IUFMM, au sud-ouest de l’Uelbate, est apparemment à l’origine du phénomène. « Une malencontreuse fuite d’ondes bassemagiques que nous tenterons de réduire à l’avenir », ont reconnu les délégués de l’université venus faire le tour des villages de Platope côtière, il y aura deux ans cet hiver.

#1726

Terminé à l’instant le texte du premier tome de mon Dico féerique. 400 000 signes, dont un tiers de texte tout neuf par rapport à l’édition qui avait été faite dans le temps chez l’Oxymore. L’idée est cette fois de réaliser trois tomes, celui-ci — devant sortir fin janvier dans la « bibliothèque des miroirs » des Moutons électriques — se consacrant aux êtres féeriques plus ou moins humanoïdes des folklores mondiaux. Je ferai ensuite le tome 2 sur le bestiaire fantastique (100 000 signes d’écrits) et le tome 3 sur les mythes sylvestres (le plus gros boulot).

#1725

En cette saison, des envies de voyage me prennent. Qui demeureront au stade de la simple envie, hélas, car outre une dose importante de travail, les finances ne sauraient suivre. Je vais donc me contenter de rêver à New York et à Londres (regardé hier soir l’agréable série Whitechapel, sur un copycat de Jack l’Eventreur de nos jours), et tout juste irai-je en Provence le week-end prochain — c’est moins exotique mais y’aura des copains, pour le festival de fantasy de Lambesc. Mais tout de même, Londres, aaah, Londres… Trop longtemps que je n’y suis pas allé… Next year, perhaps? And Portland, I hope.

#1724

Bribes parisiennes…

Le haut des façades prend une teinte de miel, tandis qu’un niveau du trottoir, sous les hauts platanes, le bleu aigu et le rouge brûlant d’une enseigne de vidéo-club acquièrent plus d’épaisseur. Une ambulance passe en silence, qui projette exactement les mêmes teintes, à son passage celles-ci se brouillent, s’étirent un instant. Uniformisation de la couleur industrielle. Un sosie d’Eric Picholle passe sous un autocollant pour Orangina. La porte du bar racle sur le carreau, chaque ouverture lui arrache le cri du bébé d’Eraserhead. Pour les WC, coincés dans le local des compteurs électriques, il faut prendre un jeton en allu dans une coupelle. Rites bien franchouillards.