Le Cthulhu part chez l’imprimeur, le Jane Austen est en correction, je me suis remis une fois encore au Harry Potter. Plantage chez l’imprimeur, zut de zut, il n’y aura pas de vernis sélectionnés sur les couvertures du Kirby et du Steranko — damned! C’est fortement irritant (et décevant), un tel pépin juste au dernier instant.
Archives de l’auteur : A.-F. Ruaud
#1682
Journée déviante. Suis allé hier me promener à Évian, en compagnie de mon copain Fabrice Méreste et de son amie Anne-Sophie. Fascination bleue du lac Léman, expo Rodin au Palais Lumière, déjeuner d’un filet de Féra (un poisson du lac, ma foi très goûteux), thé à la pomme en terrasse, promenade dans la rue principale. Le siège social de la société de l’eau d’Évian est le plus grand et somptueux bâtiment art nouveau que j’ai jamais vu — impressionnant. Le Palais Lumière est également un très bel édifice, fort chic avec sa longue façade, ses fresques d’entrée à la Puvis de Chavanne, ses fontaines intérieures et sa haute coupole métallique. Belle exposition, bien sûr — son intérêt résidant notamment dans le fait de démontrer comment Rodin était un artiste aux motivations très commerciales, qui réutilisait en permanence ses figures, les redisposait autrement, les transposait dans d’autres formats et/ou d’autres matériaux. De même que Balzac écrivait de manière alimentaire, Rodin vendait des tirages de ses sculptures pour la déco des appartements, créait des vases, faisait même ce que l’on nommerait aujourd’hui du design (jardinières, salières, etc). Il me semble sain de montrer ainsi les liens du commerce et de l’art, de ne pas ériger des créateurs anciens en purs esthètes alors qu’ils subissaient les contraintes de la production industrielle et d’une société déjà « de consommation ».
#1681
Au risque de choquer certaines sensibilités, voici la preuve absolue que travailler en même temps sur Jane Austen et sur H. P. Lovecraft makes perfect sense:
#1680
#1679
Depuis un petit moment, et sur une suggestion déjà ancienne de Let Goffi & Seb Hayez, je cogite lentement mais sûrement à deux « Bibliothèque rouge »… géographiques, qu’il serait possible de réaliser. L’un sur les pays imaginaires, l’autre sur les continents perdus.
Les théories du volume sur Cthulhu à propos des îles perdues du Pacifique m’ont bien entendu ajouté du grain à moudre pour le deuxième, mais pour le premier, certaines de mes lectures estivales me donnent à penser qu’il faudra que j’inscrive l’Angleterre dans celui sur les pays imaginaires… Car si je suis très anglophile, je n’ai jamais seulement habité dans ce pays, où je n’ai jamais séjourné plus d’une petite semaine d’affilé. Dans mon imaginaire, donc, la Grande Bretagne est partiellement une contrée rêvée. Et Watching the English de Kate Fox, délicieux ouvrage d’anthropologie, se lit en partie comme l’exploration d’une terre inconnue, pourtant si proche de notre rivage. J’ai également dévoré cet été un nombre considérable d’épisodes des Midsomer Murders (pauvrement intitulés Barnaby dans la VF), non moins délicieuse série qui applique à la lettre (et avec un sourire en coin) les recettes de l’école « Mayhem Parva » du roman policier anglais classique. Pour cela, le producteur a conçu une Angleterre fictive, un comté imaginaire du nom de Midsomer, véritable carte postale située à l’ouest de Londres, où la gentry locale s’entretue semaine après semaine. Ainsi, il existe au sein de l’imaginaire anglais leur propre pays en versions… on ne saurait dire « idéalisées », disons plutôt « caricaturées »… Bref, je songe pour ce volume de la BR à une évocation des comtés du Barchestershire (chez Anthony Trollope) et du Midsomer, par exemple…