Émotion: Les Nombreuses vies de Nero Wolfe – Un privé à New York est chez l’imprimeur. Ce bouquin, j’en rêve depuis tout môme. Non mais, vraiment ! Je lisais les Nero Wolfe dans leur trad française (adaptation est plutôt le mot, d’ailleurs, tant E. Michel-Tyl triturait le texte de Rex Stout), chez Fayard. C’est mon grand-père qui les achetait et il y avait toute la collection à St-Brévin, notre maison de famille dans le Pays de Retz (marche de Bretagne). Je les ai lus et relus et relus et relus. Et avec ce dizième « Bibliothèque rouge », non seulement je réalise un de mes plus vieux rêves, mais j’ajoute à la collection un volume très fortement orienté sur New York, ville polar s’il en est, que j’ai visité en fin d’année dernière en compagnie de Jean, mon oncle photographe — qui illustre donc le tout de plus d’une centaine de photos. Ce livre, c’est donc la conjonction d’une histoire de famille et (je l’espère) d’un bel ajout thématiquement assez « porteur » pour une collection qui marche bien.
Archives de l’auteur : A.-F. Ruaud
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De sublimes orages, aujourd’hui. Ciels d’apocalypse et, à un moment, la pluie battait en vagues brutales contre les carreaux. Awesome.
Le grozessai progresse à grands pas, le Jack est quasiment terminé… et je fini souvent mes journées sur les rotules! Mais c’est une bonne fatigue. Le soleil couché, je regarde Spooks, j’avance trrrès lentement dans Mother London (relecture) ou Liliputia (à savourer) — toujours le phénomène du « trop peu de neurones frais pour lire le soir » —, ou je lis des bédés: fini l’absolument extraordinaire Alice in Sunderland de Bryan Talbot (tellement bien que j’ai regretté de le refermer), fini aussi la reliure des Arnest Ringard de Janin & Franquin (étant môme ça me faisait hurler de rire, aujourd’hui j’aime toujours mais avec juste un sourire amusé), je relis pour la centième (millième?) fois des Spirou & Fantasio de Franquin, dans la version noir et blanc de chez Niffle: bonheur absolu du pur dessin. Et puis je reste ainsi dans la SF: Zorglub! Champignac!
#1495
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Il se pourrait cependant que l’événement le plus marquant pour la science-fiction n’ait pas été la publication de tel ou tel ouvrage, mais bien plutôt une rencontre. À la toute fin du siècle, sont inscrits à la petite université allemande de Bingen trois jeunes hommes : le Suédois Otto Witt (1875-1923), l’Autrichien Karl Hans Strobl (1877-1946) et le Luxembourgeois Hugo Gernsback (1884-1967). Se connaissaient-ils ? Aucun chercheur n’en a encore apporté la preuve mais, de fait, est-il concevable qu’une même université, à la même période, ait donné trois personnes passionnées par la littérature conjecturelle naissante, et ayant ensuite créé chacune une revue consacrée au genre ? Improbable coïncidence, dirons-nous. Venant de la culture germanique, les trois jeunes gens avaient sans doute lus les romans populaires de Robert Kraft (1869-1916), des récits de type « voyages extraordinaires » qui faisaient l’objet d’une publication en petites brochures périodiques, les Groschenheften — comparables aux dime novels américains de la même époque, mais ces publications allemandes s’imposèrent comme un format durable, qui sera par la suite imité dans toute l’Europe (que l’on pense par exemple aux Harry Dickson). Witt au moins devait avoir connaissance de la revue suédoise Stella, le tout premier périodique au monde à se spécialiser dans la fiction futuriste (quatre numéros entre avril 1886 et août 1888). Plein de théories extravagantes et doté d’un solide ego, Witt écrivit des douzaines de romans de science-fiction, avant de créer sa propre revue, Hugin, qui fit paraître quelques 82 numéros entre avril 1916 et décembre 1920. Entièrement rédigée par Witt (jusqu’aux publicités, qui prenaient la forme de courtes fictions), Hugin était sous-titrée « romans scientifiques, causeries scientifiques, croquis inventifs, histoires d’aventure et contes de fées scientifiques ». Strobl pour sa part écrivit quelques romans, et lança Der Orchideengarten (« le jardin des orchidées »), belle revue illustrée de récits fantastiques et futuristes, qui connut 51 numéros entre avril 1919 et mai 1921. Gernsback enfin, émigra aux États-Unis en 1904, devint journaliste et lança finalement en 1926 sa propre revue de « scientifiction », Amazing Stories — mais nous y reviendrons, bien sûr.
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