#1478

Terminé les maquettes de Conan et de Fiction tome 8 (du moins, dans l’attente du retour des corrections d’épreuves). Idem depuis un bon moment pour le Nouveau Cabinet des fées (mais les épreuves corrigées par un érudit helvète semblent avoir été perdues par la poste, darn!). Le hardcover d’Avant l’Hiver de Léa Silhol vient enfin d’arriver (retardé deux fois par un imprimeur interloqué par la jaquette — ça nous apprendra à faire arty). Le Malaussène est déjà chez l’imprimeur. Et j’ai fait la base de maquette d’un agenda pour une asso. Je suis donc provisoirement libéré de ce type de travaux… En route pour l’écriture!

J’avais bien prévu de consacrer mon mois d’août à l’écriture, et c’est un véritable plaisir. Chaque fois que j’attaque un gros projet, je ressens une douce excitation, les doigts qui me démangent et le cerveau qui pétille… Enfin, quelque chose comme ça. Installé donc hier matin le petit ordi sur la table du salon (plus de place pour étaler la doc, et quelques degrés de moins dans cette pièce par rapport au bureau). Tâches du mois: enfin finir le Jack l’Éventreur, enfin finir Science-fiction, les frontières de la modernité. Écrire une nouvelle (si possible). Faire un article. Yeah!

#1476

Routine actuelle: chaque matin, lire vingt ou trente pages du nouveau roman de Xavier Mauméjean, Lilliputia. En écoutant un peu de Satie, pour ponctuer le calme matitunal. Solitude d’été, rien ne bouge.

Oeuvre étonnante, décollant du réel pour brosser la fresque d’une cité factice toute peuplée de nains parfaits, de petites personnes réunies là pour les besoins d’un immense parc d’attraction. Réalisme magique, je pense à Mark Helprin, à Roland Fuentès, à Rhys Hugues. Et suis fasciné par cette lecture inorthodoxe, qui se savoure et ne cesse de me surprendre.

#1475

J’en discutais l’autre jour avec un ami: je ne peux parler de tout ce qui m’intéresse, sur ce blog, et par conséquent je « zappe » généralement la bédé et la musique. Pour cette dernière, la raison en est que j’ai l’impression à la fois qu’il est excessivement difficile de parler de musique de manière intéressante — en tout cas, intéressante pour quelqu’un qui ne connaît pas déjà ladite musique ; et puis, parce que pour moi, finalement, la musique est quelque chose d’assez intime. Souvent l’objet d’un partage avec une autre personne. Ainsi par exemple de cette compil que mon ex-coloc m’a envoyé par mail morceau par morceau durant cette fin juillet. De petites merveilles de jazz-rock Canterbury douces et folles comme je les aime. Ou bien cet opéra d’André Campra que vient de me copier Ugo Bellagamba, « Tancrède », fruit du travail de redécouverte et d’orchestration de son grand-père à l’époque où il dirigeait l’ensemble instrumental de Provence, avec son oncle au clavecin. Ou bien encore tel ou tel artiste « ça le fait grave » génie de la semaine selon Axel (et parmi ses enthousiasmes de l’année — scolaire — passée, j’ai tout de même conservé Elvis Perkins, Andrew Bird, Tuung et le jazz éthiopien). La musique, c’est une émotion très personnelle, la BO de relations humaines qui me sont chères.

Pour la bédé, il en va autrement: c’est simplement que j’en lis tant, que je ne trouverai jamais ici le temps d’en rendre compte. La série complète de Mushishi trouvée chez mon bouquiniste favori. Le deuxième tome de L’Idôle dans la bombe de Jouvray (bon sang que j’adore ce que fait ce mec!). Deux Michaël Steckerman déjà un peu anciens chez Atrabile. Les beaux albums de Lehman et de Colin chez l’Atalante. Le plaisir inattendu de découvrir dans le Spirou de cette semaine que Dodier ressuscite sont vieil et ô combien attachant personnage de Gully. Relire tous les Choucas de Lax dans la belle reliure noir et blanc. Me faire les délices pervers du machisme ringard et de l’esthétique atroce des Luc Orient de Paape dans la troisième intégrale qui vient de sortir. Dévorer les tpb de Tom Strong et ceux de ce qui est assurément une de mes bédés favorites de ces dernières années, les Fables (oh chouette, la dixième reliure m’attend chez mon dealer de comics). Et j’en passe, et j’en passe: je suis « accro » de bédé, et en lit en permanence, par petits moments de détente.

#1474

Chouette, deux titres des Moutons électriques sélectionnés pour le prix Rosny aîné 2008:

David CALVO : Nid de coucou (LES MOUTONS ÉLECTRIQUES)

Fabrice COLIN : Nous étions jeunes dans l’été immobile (in Fiction
tome 5, LES MOUTONS ÉLECTRIQUES)

Le père Colin avec son habituel esprit de contradiction indique que « Juste un détail : le texte n’est pas une nouvelle, et n’est pas de la SF non plus. » Mais chuuuut! quoi: il y eut de grands débats au sein du comité de lecture de Fiction, justement, quant à savoir si on pouvait y accepter un texte aussi peu SF — Laurent Queyssi et moi-même avions fait assaut de mauvaise foi afin d’emporter le morceau. Ce qui compte avant tout, c’est qu’il s’agisse d’un très beau texte à l’ambiance particulièrement étrange. Quant au fait que ce ne soit pas une nouvelle, ma foi, cette catégorie du prix est visiblement pour les « fictions courtes » de manière générale — et les recueils d’icelles.