#1463

« Because of his intellectual audacity, the chillingly distanced mannerism of his narrative art, the austerity of the pleasures he affords, and the fine cruelty of his wit, [Disch] has been perhaps the most respected, least trusted, most envied and least read of all modern first-rank sf writers », disait de lui la Encyclopedia of Science Fiction… Pour moi en tout cas, Thomas M. Disch était un grand écrivain, tout court. Et son suicide m’attriste énormément. Il apparaît qu’il allait très mal depuis la mort de son compagnon, Charles Naylor — avec qui il avait co-écrit en 1980 le splendide Neighboring Lives, un roman sur Chelsea, Carlyle et les Pré-raphaélites. Je réalise que je ne l’avais plus lu depuis longtemps — il faut que je trouve ses derniers romans. Je crois que plus rien de lui n’est dispo en France, en dehors de Sur les ailes du chant chez Folio-SF, qu’il faut lire, ce roman est bouleversant.

#1462

Pas déplaisant, comme week-end. Fait une bonne moitié de la maquette du futur « Malaussène » de la Bibliothèque rouge. Achevé celle du hardcover de Léa Silhol, avec ses bonus à foison. Maquetté l’épatant glossaire d’Isa pour le Nouveau cabinet des fées. Eu un beau « je t’aime » téléphonique d’un de mes petits frères de coeur. Vu un orage magistral sur la ville (wow, un moment il y a eu une lumière qui a gommé tout l’univers et l’immeuble en a tremblé: on se serait cru dans un film de SF! super effets spéciaux, la municipalité lyonnaise!!). Redécouvert la balade la voie de l’est, convertie en piste cyclable. Et visionné l’ultime méga épisode de la 4e saison de Doctor Who (dont je devenu un grand fan depuis quelques années — et ce final! Fun fun fun, tout le monde à bord!). Bon, j’ai aussi appris que mon adorable voisin dessineux déménageait à l’improviste, et j’ai monté un lit Ikéa chez Axel, m’enfin ça va, c’était quand même un week-end assez agréable.

#1461

Allant chercher ce matin mon pain quotidien, vu un titre dans la presse économique: « Peut-on réussir en étant gentil? ». Uribe et Sarko ne le sont guère, gentils, m’est avis. Ce n’est pas une valeur en hausse. Alors que pour moi, en fait, c’est une des plus belles qualités que j’apprécie chez mon prochain — c’est dire quel pervers je fais.

#1460

Plus steampunk que ça… The Umbrella Academy, par un musicos écossais (Gerard Way) et un dessineux brésilien (Gabriel Bà). Avec une importante influence de Mignola pour le dessin et du Tom Strong d’Alan Moore pour le scénar. C’est bien barje, décadent, déconstruit… très amusant! (chez Dark Horse)

#1459

Harassante journée, quoique plaisante par son inattendu. Levé à 6h du matin (ce qui, pour moi, est nettement avant « très tôt »). Direction Paris: un quart d’heure de retard du TGV (normal), métro interrompu sur la ligne 6 (super), mais je parvins malgré les obstacles à rejoindre Fabrice Colin, pour notre journée chez Hachette Jeunesse. Vous voyez les affreuses grandes tours seventies de toutes formes et de toutes couleurs, pas loin de la tour Eiffel, sur les bords de la Seine côté 15e? Eh bien, l’empire Hachette, c’en est une. Babar et Bécassine sont au septième étage.

Bon, entrée moins orwellienne que ne me l’avait dit Fab (la sécurité se relâche, tss). Pour le reste: plus de six heures de boulot, à retoucher et corriger et reprendre nos textes, directement dans la maquette. Ouf: Le Livre des monstres – Chroniques du Monde noir est sur les rails (parution le 3 novembre).

Vous saurez pourquoi les zombies ont une démarche chaloupée, pourquoi le golem ne grimpe plus dans les arbres, pourquoi la cuisson des petits enfants est assez longue, ce qu’est devenu le monstre de Frankenstein et tout les détails sur les moeurs du yéti. Entre autres. Le tout avec le jeune William Carnacki comme guide.

Ayant fini un peu plus tôt que je ne craignais, je suis ma foi allé acheter quelques comics chez Album, puis me suis promené tranquillement en bord de Seine, jusqu’au pont Charles de Gaulle. Amusant comme je connais encore et toujours assez mal Paris, en dépit de la fréquence de mes séjours (souvent éclair). J’apprécie d’autant plus de brèves visions urbaines, au détour du métro aérien ou d’une promenade. Et j’ai pu changer mon billet sans problème, pour un train à l’heure — voilà qui est agréable. Bon dodo à bord et me revoici à Lyon (libérée du joug caniculaire). La vie trépidante de l’écrivain!