#1453

Du coup, j’y prend goût: je lis le troisième tome de Jasper Fforde, The Well of Lost Plots. Étonnant univers, seulement desservi par un style purement utilitaire, sans aucune grâce. Mais intellectuellement, c’est une création très stimulante.

Car on y plonge cette fois vraiment dans la création, dans le texte pure, et ces métaphores prenant corps, ces concepts abstraits qui sont métamorphosés ici en véritables outils et individus, avec même tout un génial bestiaire, c’est à la fois succulent et d’une grande intelligence. Avec ce troisième tome, Fforde progresse considérablement au-delà de la portée des deux premiers, romans d’aventure déjà fort agréables et originaux. Ici, une double ligne de propos est vraiment instaurée: l’aventure d’un côté et la métaphore textuelle de l’autre. En fait, Fforde réalise pour la culture de l’écrit le même bond conceptuel qu’un Greg Egan pour d’autres domaines de la pensée! L’humour en plus.

#1452

Quelle chaleur… Et mon fichu appartement d’emmagasiner icelle, comme chaque été. 23° dehors ce matin mais 26°8 déjà dedans. Difficile de travailler ainsi, c’est le gros problème à chaque poussée estivale de canicule. Avancé quand même hier sur le Conan et bouclé (vraiment, définitivement) le Lupin deuxième mouture. Qui file illico chez l’imprimeur, bien que ne sortant que fin septembre: ainsi l’imprimeront-ils à leur convenance. Après la chaleur, cette nuit, bossé un peu avec Axel sur le magazine dont il reprend la direction (un gratuit étudiant, tirage énorme).

Sinon, fini de lire le deuxième Jasper Fforde (faut que je mette la main sur les autres) et également lu le premier « Lucifer Box » de Mark Gatiss, The Vesuvius Club. Sont forts, ces Anglais, d’avoir des acteurs qui sont aussi d’excellents écrivains. Bon, pas de la très grande littérature, ici, mais un divertissement bien fichu — les aventures d’un espion édouardien décadent à souhait, c’est très amusant. Je me plonge maintenant dans le premier des recueils du feuilleton édimbourgeois d’Alexander MacCall Smith (un projet d’équivalent écossais des Chroniques de San Francisco de Maupin).

#1451

Un mien ami m’a réveillé, l’autre matin, sonnant relativement tôt à ma porte. Mais ce fut pour la bonne cause: il m’apportait un délicieux cadeau: Notes sur l’Angleterre d’Hippolyte Taine, dans l’édition Crès de 1923. Il me connaît bien, l’animal, et je suis absolument ravi de cette lecture! Deux tomes anciens, sentant bon le vieux papier, pour une prose fleurant non moins l’ancien. À la manière anglaise, Hippolyte Taine, philosophe français et historien conservateur, y relate deux de ses voyages en Angleterres, en 1861 et 1862. Une langue charnue, lyrique, pensive et bavarde (et de ravissants frontispices de Paul Émile-Colin).

#1450

C’est périodique: le soulagement d’avoir fini toutes les tâches en cours, bouclé les bouquins urgents, envoyé les derniers Moutons chez l’imprimeur, tout ça, tout ça.

Le rythme s’apaise, les lectures reprennent de plus belle (éclusé une paire de Georgette Heyer et suis en train de finir le deuxième Jasper Fforde, sans compter la nouvelle bédé du père Colin, très marrante et zarb comme il faut, et les deux du père Lehman, purement… lehmanesques – et c’est bien!), je souffle vaguement… en songeant à la reprise, hein, quand même. Maquetter le Bibliothèque rouge sur Conan, finir de corriger l’édition complètement renouvelée du Arsène Lupin, rédiger le Jack l’Eventreur, bosser sur Fiction… Et puis, bien sûr, finir le grozessai pour Mnémos avec Raphaël, finir le polar fifties, et ensuite trimer sur another one, polar jeunesse cette fois — chic, beau défi, projet très excitant. Après, après… ? Oh, on verra bien. Un troisième grimoire avec Fab Colin, normalement.