#1358

Je ne suis pas en vacances, non, là ne se trouve pas la raison de ce léger silence. Bien au contraire: j’écris d’arrache-pied, m’étant remis à bosser sur la biographie de Nero Wolfe, l’Homme aux orchidées, pour le « bibliothèque rouge » new-yorkais de la fin d’année prochaine. Et le travail s’avère un peu plus ardu que prévu, le nombre d’enquêtes du duo Goodwin-Wolfe étant proprement débordant. Je n’en suis encore qu’en 1954 (Wolfe débute sa carrière en 1930 et disparaît en 1976) et cette bio atteint d’ores et déjà la longueur de celle d’Hercule Poirot (la plus longue de la collection à ce jour)… Afin que le volume ne devienne pas lui-même obèse, je vais être obligé de traiter la deuxième partie de carrière de façon un peu plus succinte. Ce n’est pas que simple — mais une activité ô combien plaisante!

Sinon, rien à voir: le weblog de mes djeun’s favoris, Axel et Félicité, trouve un très chouette rythme de carrière et devient un véritable fanzine, je trouve: je conseille la lecture de ce Monogandul de qualité. Et puis dans la catégorie blogues/zines que j’adore, y’a toujours le Moonmotel des camarades Daylon, Lasth et Mime. Et vous ai-je parlé des rêves de l’ami Al’? Eh ben c’est chose faite. Bonnes fêtes.

#1357


Vous avez des enfants ? Vous connaissez des enfants ? Vous connaissez des enfants gentils & normaux & méritants qui aiment la fantasy et les mondes merveilleux et les gnomes et les elfes et les dragons et la magie ? Vous ne savez pas quoi offrir pour Noël ? Vous pensez qu’il n’est jamais trop tôt pour inculquer à ces chères têtes blondes ou noires ou chauves ou whatever les principes fondamentaux d’une éducation pluriculturelle ? En d’autres termes, vous estimez qu’on ne peut pas avoir dix ans et ignorer ce qu’est une Banshee ou ce qui se passe durant la nuit de Walpurgis ?
La vérité, ma soeur, mon frère, ce livre est fait pour vous. Aux pinceaux : Arnaud Cremet (le grand, l’unique) et Vincent Dutrait. Aux textes : Fabrice Colin (le grand, l’unique) et AF Ruaud moi-même. Hein que quoi qu’est-ce ? vous demandez-vous, empli d’une légitime excitation fébrile. Simple : Le Grimoire de Merlin, c’est la fantasy pure sucre expliquée aux kids, une encyclopédie du merveilleux en plus de soixante chapitres avec des entrées sur, au hasard, les licornes, les arbres parlants, les fées des vents, les ogres, les sorcières, Gormenghast, les jardins secrets, Narnia, les frères Grimm, Peter Pan, Walpurgis, les portes magiques et j’en passe.
172 pages, couverture mousse, 16 euros – chez Hachette jeunesse.

#1356



Deux jours à Paris. Dîner avec Jean, Anthony et Daylon — ce dernier nous a éclairé sur ses goûts musicaux: « C’est bien, tout le groupe joue faux en même temps. » Réunion représ pour les Moutons électriques. Concert de Noël de Marillion à l’Élysée-Montmartre: 3h de pur bonheur. Vraiment mon Noël (avec même la neige à la fin et h en costume…). Un grand morceau de « Brave », « Fruit of the Wild Rose », « Ocean Cloud », « Neverland »…

Chaïm Soutine: Jean m’a convaincu, sans grande difficulté, que je devais aller voir l’expo Soutine à la Pinacothèque. Je n’étais pas certain d’apprécier mais cela m’intéressais, puisque je ne connaissais pas vraiment. Et je fus captivé, contrairement à l’expo Holder d’Orsay, plaisante mais sans émoi, et à celle d’Arcimboldo au Luxembourg, art de courtisan, amusant et virtuose mais anecdotique. D’une expo de peinture, je recherche surtout un plaisir, une émotion bien particulière. En un sens, je me sers des tableaux dans un but égoïste, pour une jouissance esthétique privée, cette sorte de vibration sereine. Et je l’ai ressentit dès mes premiers pas devant les toiles de Soutine, pourtant torturées, aux couleurs violentes. Ses maisons bancales de zone péri-urbaine: j’aime! Et tout le reste, ensuite. La touche et le trait épais. Ces rouges et ces verts, ensemble. Tordu, bousculé, chaviré et fièvreux: « Chaque pas accuse la tentative douloureuse du rééquilibrage ». Tout est houleux et tendu, dans ces rectanges arrachés pour une fois à autant de collections privées.

Au RER Luxembourg, le monumental accrochage dans la station me fascine infiniment plus que la poignée de portraits fruitiers d’Arcimboldo chèrement monnayée par le Sénat. Des montages photos de Mariella Sola et Romain Osi, sur le thème des villes invisibles d’Italo Calvino. Poésie urbaine en format panoramique. Saississant.

« Mais la ville ne dit pas son passé, elle le possède pareil aux lignes d’une main, inscrit au coin des rues. » (Calvino)

#1355

Un livre fantôme? Pour des histoires de magie, ça s’explique peut-être… En tout cas, j’ai écrit avec Fabrice Colin un ouvrage pour la jeunesse intitulé Le Grimoire de Merlin, illustré par Arnaud Cremet et Vincent Dutrait. Nous n’en avons toujours pas reçu le moindre exemplaire, Fabrice me dit l’avoir aperçu dans une librairie, mais les recherches sur les sites marchands ne donnent pas grand-chose: rien sur la Fnac (qui par ailleurs continue avec une constance dans l’incompétence qui force presque l’admiration à noter « Album jeunesse dès 3 ans » pour les Noëls électriques, en dépit d’une avalanche d’e-mails de demande de correction de ma part et de celle de mon diffuseur. Et youpi…), pas paru et aucune info sur Alapage, enfin une fiche sur Amazon.fr (qui a oublié l’ami Cremet)… Ils vont les vendre comment, nos 17 000 exemplaires, Hachette Jeunesse?

#1354

Life goes on. La semaine dernière, le week-end, des amis étaient de passage à la maison. Dont un David Calvo avec une minuscule petite bestiole noire, si noire qu’elle était presque in-photographiable. (par ordre d’apparition à l’écran: Pénélope, Olivier, Axel, David, Sébastien)