Un peu d’arrière-cuisine, pour une fois. Les subventions font partie du fonctionnement naturel d’une petite maison d’édition, figurez-vous — c’est ainsi. Ce type de financement fait partie intégrante de l’économie du livre. Mais, depuis pas mal d’années, ce qu’aura donné la région Rhône-Alpes aux Moutons électriques s’est carrément effondré — au point que nous allons migrer en Nouvelle Aquitaine officiellement, histoire de voir si l’herbe y est plus verte. Enfin bref, tout ça pour dire que depuis quelques années, les sous publics sont un peu venus à nous manquer, que nous avons compensés par un prêt à taux zéro du CNL (ce qui n’est certes pas aussi intéressant) et par diverses réorganisations. Et puis, l’idée nous est venue de nous auto-subventionner, en quelque sorte, de deux manières : par des crowdfundings, moyen de financer des projets ambitieux que nous ne ferions tout bonnement pas du tout (ou de manière nettement plus modeste) s’il n’y avait pas ces « financement participatifs » ; et puis un système limité d’abonnements-souscriptions à notre programme de romans, sur 6 mois, tant il est vrai qu’après tout, les souscriptions sont historiquement inscrites dans le fonctionnement de l’édition, alors pourquoi ne pas y revenir en ces temps d’érosion ? Ainsi est la vie d’éditeur que les ventes en librairie, pour constituer le principal de nos revenus, ne suffisent pas réellement. D’autres sources de revenus doivent toujours abonder à notre tréso, en amont, c’est normal et on n’en parle pas assez. Alors voilà : on avait testé ça, ça a semblé plaire alors on recommence !
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#2517
Cette semaine, ça va être la grand-messe : celle de LivreParis, l’ex-Salon du Livre de Paris, porte de Versaille, et les Moutons électriques y auront un grand stand en compagnie de nos amis des Indés de l’imaginaire, que dis-je même, deux stands, un pour les Indés et un pour nos deux labels en commun, Hélios et Naos, ça c’est du luxe. Et quelques 36 auteurs en signature, fichtre. Du coup, c’est moi qui suis contrariant, je regrette un peu (oh, un petit peu) de ne pas y aller... Car non, je n’y vais pas, trop de temps, trop de fatigue, je lève le pied sur les salons, ne vais plus faire que ceux de Bordeaux (ça tombe bien) et de Sèvres, je pense. Et vu les frais colossaux de ce salon parisien, je vais éviter d’y ajouter encore un billet de TGV, je pensais faire juste un saut, mais tant pis — dommage, ça va me faire un peu bizarre de ne pas voir tou’l’monde.
#2514
Je répond assez souvent à des questions d’étudiants, et ce matin j’avais une liste d’interrogations par un très jeune homme qui va peut-être, aussi, devenir l’un de nos auteurs un jour. J’ai répondu de manière un peu légère, il m’amuse de vous coller cela ici :
– Quel est votre parcours et qu’est-ce qui vous a poussé vers l’édition ?
J’ai fait l’IUT « Métiers du livre » de Bordeaux, ai commencé à faire quelques menus travaux d’édition (direction d’un recueil de nouvelles chez Denoël, comités de lecture de manuscrits chez Denoël, Fleuve Noir et Folio Junior), ai créé un fanzine, suis entré en librairie de BD tout en continuant à faire un peu d’édition. Lorsque j’en ai eu marre d’être libraire, constatant que je ne savais rien faire d’autre que vendre des livres et les fabriquer, je suis devenu… éditeur.
– En quoi consiste votre travail au sein des Moutons électriques ?
Le principal : prendre des décisions, tout le temps, à tous les niveaux. Plus concrètement, lire des textes, réfléchir à des livres, construire le programme de publication, coordonner nos sorties, préparer des documents pour le diffuseur, discuter avec le diffuseur, travailler avec les auteurs, gérer les mails quotidiens, faire des comptes, tenir le prévisionnel de trésorerie, me faire des cheveux blancs, discuter avec le graphiste, discuter avec le chef de fabrication, discuter avec l’équipe, discuter avec les associés du collectif « Indés de l’imaginaire », discuter avec le webmaster, alimenter le site web, déposer les documents chez les imprimeurs, préparer le courrier, trier les factures, effectuer les paiements, relire des épreuves, écrire des articles et des infos… et parfois, mettre en page un livre, mais cela, c’est plutôt du domaine de l’assistant éditorial.
– Quelle(s) facette(s) de votre métier préférez-vous ?
Disons que les côtés paiements / gestion / impôts (plein d’impôts, bien trop d’impôts) sont les plus pesants, les moins intéressants. Tout ce qui est lié plus directement aux livres eux-mêmes est passionnant, monter des projets, finaliser des textes, choisir des couvertures…
– Quels sont les traits, selon vous, d’un bon éditeur ?
Il faut avoir du « nez » !
#2333
#2307
Ce week-end je vais quitter un peu mes douces pénates bordelaises, pour me rendre… oh pas très loin, dans le petit port répondant au nom chantant de Gujan-Mestras, pour tenir le stand des Indés de l’imaginaire au salon du thriller, en compagnie de ma consœur Marie — on va faire très « Chapeau melon et bottes de cuir », ensemble.