#2524

N’écoutant que d’une oreille distraite l’annonce des noms des stations dans le métro, je fais mon professeur Tournesol et découvre des stations inattendues, Fudge Street, Carbuncle Square ou Popsiccle. Quant à Ravenscourt, ne s’agirait-il pas d’un excellent nom pour une fantasy post Harry Potter ?

Dans le métro : de bon matin, une dame assise non loin de nous sirote apparemment une soupe de poisson. Une jeune fille au look à la garçonne termine au gros feutre noir son panneau pour une manif.

#2523

Bien manger appartient à l’éventail des plaisirs d’un voyage. Ces derniers jours ces quelques petits bonheurs se nomment donc English breakfast, fish and chips, restau indien, ginger beer, cheesecake, pie of the day, restau thaï, restau caraïbéen…

#2522

Journée en bord d’une belle Tamise à marée basse, depuis Richmond jusqu’aux quais de Chiswick. Le plein de senteurs vertes — l’herbe fraichement coupée, la douceur de la vase, les bouffées de miel flottant depuis une floraison à Kew Gardens. Verte aussi la perruche observée dans un arbre. Miel également que celui d’une ruche sauvage, au creux d’un arbre. Et le vert des pelouses de Duke’s Meadows, et les reflets de l’eau bousculée par les avirons, et les canards en bataille aérienne, et les cheveux roux de ma compagne, et le soleil du soir semant sa poussière sur le pont de Chelsea, avec Battersea interdite de visite qui disparait sous sa prison dorée.

#2521

A delightful walk from Euston (saluting the other Baker Street, that of the series) to Smithfield (autre pèlerinage holmeso-poirotesque), sous un ciel d’un bleu léger et une température idéale. Un fish and chips près de St. Paul en guise de gouter puis filer à Westminster pour admirer New Scotland Yard qui vient de redevenir New Scotland Yard. St. James Park et Piccadilly (shocking : l’ancestral restaurant de luxe The Criterion, où j’avais diné un soir, est devenu une pizzeria). Fatigue.

#2520

Une sorte de liste, de choses constatées pour ce deuxième jour à Londres. Voyons… Un parc où neigeaient, légères, des pétales blancs ; un autre où frémissaient les feuillages nouveaux ; quelques écureuils ; un refuge pour chauve-souris ; partout, les cerisiers, merisiers et autres prunus en fleur ; un parterre d’anémones en bordure du bois de la reine ; un spryggan, faune feuillu des mythes féeriques locaux ; les fantômes des trains d’une voie désaffectée ; un parc autrefois conçu afin de protéger les beaux quartiers des « miasmes » des quartiers pauvres ; le pansement géant enserrant la tête de la tour Centre Point ; le ministère de la Vérité, blafard dans le jour déclinant ; les bandages blancs couvrant le pauvre hôtel Russell en totale réfection…