En bon dix-neuviémiste, je m’amuse parfois des récits fait sur la 3e classe des chemins de fer. Mais force est de constater que l’expérience s’avère nettement moins distrayante lorsqu’on la vit. Car la sncf, institution visiblement attachée au passé, se charge de perpétuer le souvenir des 3e classes, sous le nom de « ter ». De Lyon à Clermont-Ferrand, le 24 décembre en début d’après-midi, j’ai ainsi eu le douteux privilège de me faire véhiculer dans un train quasi frigorifique (pas trace de chauffage), plus bondé qu’un transport de bestiaux (la chance fit que, arrivé un peu en avance, j’ai trouvé une place assise, contrairement à bon nombre d’autres voyageurs, debouts entre les sièges), et sans éclairage (nous fûmes donc plongés dans une complète obscurité à chacun des nombreux tunnels de ce trajet de montagne). Quant aux vitres, elles étaient si sales et si embuées qu’elles ne permettaient pas de rien distinguer du dehors.
Somme toute, il apparaît que la seule différence marquante entre ce mode de transport de notre début de XXIe siècle et une 3e classe du XIXe, réside seulement dans l’absence, aujourd’hui, de la suie et des escarbilles que dégageait une locomotive à vapeur.