Averse d’orage. La pluie n’est pas événement si courant à Lyon qu’on puisse le tenir pour acquis.
Une grande lumière jaune étouffée par le gris du ciel nimbe le paysage de toits. Un voile mouvant tombe en flèches souples et blanchâtres. Les vitres se constellent de gouttes dont chacune se partage entre un gris sombre et un blanc brillant. Le martellement s’enfle en grondement, dont la violence semble amplifiée par le bruit de cataracte des gouttières. Subtilement, le paysage blanchit, une barre frémis au lointain, apportant une clarté de givre. Des bifures d’eau cinglent les vitres, multipliant les gouttes et les faisant dégringoler toujours plus nombreuses en pleurs rectilignes.
La pluie, quoi, qui « se désenchevêtre du ciel », comme écrirait Bonnefoy.